Exemption de la composante pratique de l'ECP
Cette pétition est simplement pour vous demander d'appuyer cette lettre que les étudiants diplômés de l'université d'Ottawa ont envoyés à Mr. Denis Pelletier, le président de l'OPPQ concernant l'annulation de la composante pratique de l'examen national de compétence en physiothérapie.
Objet : Demande d’exemption de la composante pratique de l’examen de compétence national (ECP) en physiothérapie de l’Alliance canadienne des organismes de réglementation en physiothérapie (ACORP)
Mr. Pelletier,
Vous êtes certainement au fait des récents événements concernant l’annulation de la composante pratique de l’examen national des 20 et 21 mars 2021. Il s’agit de la troisième fois que cet examen est repoussé par l’ACORP. Préalablement, l’examen pratique a été annulé à deux reprises. De plus, l’ACORP n’a pas réussi, et ce à plusieurs reprises, à offrir l’examen théorique à des étudiants gradués pour des raisons de fermetures de site ou d’échec du système informatique. À l’automne dernier, l’ACORP a également échoué à sa mission d’offrir un examen théorique en français à ses étudiants francophones. Effectivement, le jour du dit examen, les étudiants n’ont pas eu l’option de compléter l’examen dans la langue de leur choix, ce qui est inacceptable.
La présente est donc pour réclamer l’exemption de la composante pratique de l’examen national pour les québécois ayant complété leur maîtrise à l’université d’Ottawa et désirant pratiquer au Québec. Ci-dessous, vous trouverez les arguments justifiant cette demande :
1.Lors de l’application à l’OPPQ, il nous faut remplir un formulaire de demande d’équivalence en physiothérapie. Sur ce formulaire, il est inscrit : “(...) demandant la reconnaissance d’équivalence de diplôme et de formation”. Or, les étudiants ayant une formation au Québec n’ont pas à compléter l’examen national. Ainsi, si la formation de l’université d’Ottawa est reconnue équivalente à celles du Québec, l’examen pratique ne devrait pas être requis.
2.Tous les programmes de physiothérapie du Canada, incluant ceux du Québec, sont évalués et accrédités par l’Agrément de l’enseignement de la physiothérapie au Canada (AEPC). Le programme de l’université d’Ottawa est un programme agréé par l’AEPC en conformité totale, exactement comme les programmes du Québec. Lors de son évaluation, l’AEPC évalue la qualité de l’enseignement et de l’évaluation et la pratique de la physiothérapie du programme. Ainsi, les étudiants québécois et ailleurs au Canada sont soumis aux mêmes normes quant à l’évaluation de leurs compétences pratiques.
3. Cette incohérence va à l’encontre des principes éthiques et valeurs professionnelles du code d’éthique de l’association canadienne de physiothérapie. De plus, cela va à l’encontre du chapitre C-26, a. 87 du code des professions à la section I, le point no. 3 qui stipule que : “Le membre doit agir avec dignité et éviter toute méthode et attitude susceptibles de nuire à la bonne réputation de la profession et à son aptitude à servir l’intérêt public.” L’incapacité de l’ACORP à évaluer les nouveaux gradués se reflète négativement sur la crédibilité et la réputation de la profession de physiothérapeute.
4. Les compétences des étudiants gradués de l’université d’Ottawa ont été évaluées en profondeur lors de la composante écrite de l’ECP qui a été précédée de plusieurs mois d’études intensives.
5. Les gradués de l’université d’Ottawa ont environ 6 ans d’études universitaires ainsi que plusieurs évaluations des compétences cliniques à l’aide d’examens ECOS, un format standardisé d’examen. De plus, ils ont plus de 1 025 heures de stages supervisés par des membres de l’OPPQ ou d’une autre ordre professionnel du Canada.
6. La majorité des étudiants pratiquent déjà la physiothérapie sous la supervision indirecte d’un mentor depuis plusieurs mois. Ils réalisent donc par eux-même les évaluations et traitements des patients sur leur milieux de travail.
7. Durant la pandémie, le besoin d’avoir tous les professionnels de la santé disponibles pour contribuer au soins de la population du Québec est plus important que jamais. Demander des journées de congés pour compléter l’examen et étudier pour celui-ci est donc contre productif pour la communauté.
8. L’anxiété et le stress relié à la pandémie étant déjà élevés, le stress supplémentaire de voir la composante pratique de l’ECP être constamment reportée est difficilement supportable. Passer des semaines à étudier avant ou après un quart de travail en physiothérapie est très demandant et devoir recommencer ce processus à plusieurs reprise est d’Autant plus épuisant.
9. Pour terminer, les frais reliés à l’étude (cours et formations pratiques, manuels d’étude, etc.) et à l’inscription pour cet examen creusent un trou dans les finances des nouveaux gradués qui ont déjà des dettes non négligeables. Le remboursement des marges de crédits et prêts du gouvernement ne font qu’ajouter au stress caractérisé par une santé mentale affectée et limitant la participation aux activités professionnelles et sociales.
Ceci étant dit, les candidats toujours en attente de la composante pratique de l’ECP et gradués de l’université d’Ottawa implorent l’OPPQ de reconsidérer ses politiques d’adhésion à l’Ordre afin d’y retirer l’obligation de compléter la composante pratique de l’ECP. Nous vous prions également de soutenir la déclaration de l’Association canadienne de physiothérapie sur l’annulation du volet clinique virtuel émis le 22 mars 2021. De plus, nous vous invitons à réévaluer la capacité et la pertinence de l’ACORP à déterminer la compétence de futurs physiothérapeutes au Québec puisque seulement un faible pourcentage de ceux-ci doivent faire cet examen et que la province fait partie de celles qui comportent le moins d’enquêtes sur ses membres au Canada. Nous comprenons que le mandat de l’Ordre est de protéger la sécurité publique en garantissant la compétence de ses physiothérapeutes et qu’au fil des ans, elle s’est, en partie, appuyé sur l’ACORP pour ce faire. Cependant, les effets de la pandémie ont mis en évidence l’incapacité de l’ACORP à s’adapter à l’évolution du statut de la société et à évaluer les candidats potentiels.
Cordialement,
Les étudiants gradués de l’université d’Ottawa
Valéry Pelletier Contacter l'auteur de la pétition