Pétition en faveur de Raja Benslama et pour les libertés en Tunis


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2013-03-01 01:39

"C'est une longue lutte historique qui continue, entre d'une part une force rétrograde, passéiste, armée de sa culture de la mort, avec sa violence, sa négation de l'autre, sa pensée unique, sa couleur unique, son souverain unique et sa lecture unique du texte sacré, et d'autre part la pensée qui plaide l'humain, qui évolue dans une perspective plutôt relativiste, laquelle voit dans la Tunisie un jardin à mille fleurs et autant de couleurs, qui autorise la divergence dans la diversité mais régie par les vertus civiques, pacifiques, démocratiques."
Chokri Belaid - 23 janvier 2012 (Nessma TV)

Le procès pour délit d'opinion intenté contre Raja Ben Slama, et sur la base de lois rendues caduques par la révolution tunisienne, n'est plus ni moins qu'un acte de terreur d’État dirigé contre un symbole, et non des moindre, de la résistance intellectuelle du pays.

Il s'inscrit dans le prolongement de ce travail de sape par lequel la taupe islamiste tente de neutraliser depuis deux ans le bastion universitaire tunisien. Les campagnes salafistes contre les doyens de plusieurs facultés, dont celui de Manouba Habib Kazdaghli, les sordides campagnes de diffamation puis les poursuites judiciaires orchestrées contre ce dernier, n'étaient que les premiers paliers de la sourde entreprise qui se poursuit avec ce nouveau procès.

Ce que les islamistes visent à travers Raja Ben Slama s'inscrit dans la droite ligne de leur sale guerre engagée, bien avant même les élections d'octobre 2011, contre la cervelle de la Tunisie. "Listes noires" d'intellectuels et auteurs à abattre, faute de pouvoir les vacciner contre la pensée, ennemis jurés du projet islamiste à harceler où qu'ils soient debout, à traîner dans la fange, faute de pouvoir les mettre sur la "bonne voie", volailles de basse-cour, dans les passages cloutés annonçant l'émergence du califat.

Dans les divers épisodes de cette incessante chasse aux sorcières visant les politiques, les artistes, les journalistes, les médias qui refusent de s'aplatir devant la dictature naissante des islamistes, après l'escalade des violences conduisant à l'assassinat de Chokri Belaid le 6 février dernier, le procès intenté contre cette irréductible résistante de la pensée éclairée tunisienne, outre qu'il ne peut que susciter l'indignation des femmes et hommes libres de ce pays, n'affectera en rien la détermination de ceux-ci à poursuivre la lutte contre les ennemis jurés de l’intelligence humaine.

A. Amri
1er mars 2013