Soutien à l'école du théâtre de la Canaille (Rouen)

#9: VISITEUR - Précision...

A l'attention de l'auteur du commentaire 9 qui ne se fera pas connaître, et de nos signataires. Voici en substance un extrait du long courrier que nous avons adressé aux élus de Rouen qui soulignait ailleurs la légère augmentation du budget culture de la ville.

"Cette décision s'inscrit dans le projet de restructuration de la politique culturelle qui inclut l'accueil de jeunes talents. Avec plaisir, mais d'où viennent-ils ? Nous comprenons la volonté actuelle de relier les richesses du passé de la ville à celles du présent en investissant sur la jeune création. Nous ne pouvons qu'être entièrement favorables à l'émergence de nouveaux talents puisque nous oeuvrons avec fierté depuis longtemps pour les accompagner mais que leur épanouissement ne se fasse pas au détriment de ceux qui vont toujours de l'avant. Ce serait nier que la maturité est porteuse de beautés profondes, de fulgurances habitées. Ce serait rompre le lien fécond entre les générations. Et sur le fond, la question de l'âge d'une compagnie est-elle centrale en matière d'art? Ainsi le manque de moyens disponibles conduirait-il à opposer nos financements à ceux de nouvelles équipes ou d'équipements existants dans le besoin. Doivent ils signer la disparition de cet outil qui a tant contribué à élargir le cercle des connaisseurs, servi l'art du théâtre dans toute l'agglomération?".

Au passage, l'équipe d'artistes professionnels de l'école de théâtre comptent plusieurs trentenaires, mince ça commence à faire!

En outre, "Le théâtre de la canaille" adhère depuis des années au syndicat national des compagnies indépendantes qui se bat pour le budget de la culture au niveau national. Nous avons marché bien des fois pour cela et pour le statut des artistes, nous avons signé, débattu, bref nous avons lutté comme nous le faisons aujourd'hui pour maintenir l'existence d'un espace de créativité, d'épanouissement, pour convaincre nos élus qu'ils se trompent à vouloir ainsi ignorer la beauté que nous avons toujours cherché à célébrer; celle de personnes rassemblées autour du poème, autour de leur propre révélation. Cela s'appelle un acte civilisateur, cela demande du courage. Et nous ne nous attendions pas à cette rupture de la part de personnalités qui nous assuraient de leur soutien. Cela il faut aussi le dire et il faut en avoir le courage. Enfin, nous n'aurons pas le temps de répondre à tous les "Fâcheux", car dans toute cause pertinente, il s'en trouve toujours pour s'introduire de manière "torse" dans l'enjeu de fond afin de le détourner, déformer, caricaturer. Qu'à cela ne tienne, nous savons ce que nous avons fait et par bonheur, nous ne sommes pas les seuls.

Merci encore à tous nos signataires.

L'équipe du théâtre de la canaille.