NON à l'usine de METHANISATION à LA TORCHE !

visiteur

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2014-05-20 12:27

Maïs, méthanisation et électricité : l’Allemagne, l’exemple à ne pas suivre !
http://www.amisdelaterre.org/Mais-methanisation-et-electricite.html

Extraits

Faire de l’électricité à partir du maïs, cela semblait être une bonne idée. C’est pour cela que les unités de biogaz furent encouragées... En seulement 4 ans, le prix de la location de l’ha est passé de 250 à plus de 600 euros pour an...

Une unité moyenne a besoin de 200 ha cultivés en maïs et elle doit être constamment alimentée. L’appétit pour le maïs a transformé l’Allemagne en désert. Le Schleswig-Holstein, land très plat du nord de l’Allemagne, était autrefois appelé « le pays des horizons ». Aujourd’hui, sur les 150 km entre Hambourg et Flensburg à la frontière danoise, la vue est partout bouchée par les champs de maïs. Entre Brême et Münster, ce n’est pas mieux. Même en Haute Souabe (sud de l’Allemagne) et sur les hauteurs de l’Eiffel (sud-ouest) les prairies ont disparu et ont été labourées...

... Le maïs-énergie est cultivée sur 810 000 ha. Rien qu’en 2011, l’augmentation a été de presque 27 000 ha, avec comme conséquence grotesque que, pour la première fois depuis 25 ans, l’Allemagne ne sera plus capable de couvrir ses besoins en céréales.

Alimenter les humains ou les moteurs ? Dans les bastions de l’élevage de poulets, il a fallu importer du maïs-aliment, puisque les champs sont pris par le maïs-énergie...

...Christoph Lutze, un autre producteur de lait du nord de l’Allemagne explique qu’avant même qu’un agriculteur ne soit enterré, c’est la course pour ses terres. Et il n’est pas le seul à rapporter ces faits. Le producteur de lait a peur pour ses terres en location, peur des « chevaliers brigands modernes » qui sont en quête de nouvelles terres à occuper...

..Cela fait déjà quelque temps que ce ne sont plus uniquement des agriculteurs qui se lancent dans le secteur énergétique. Les investisseurs s’appellent AgriKultur, Deutsche Biogas ou KTG Agrar. Ce sont des sociétés qui reçoivent des centaines de millions d’euros de banques régionales comme celles de Brême ou d’Oldenbourg, les agriculteurs ne servant souvent que de prête-noms. Grâce à eux, ces sociétés peuvent construire facilement une unité de biogaz à proximité de la ferme...

Les responsables de la qualité de l’eau sont aussi inquiets face à la plante miracle. Une centrale produit chaque année près de 20 000 tonnes de déchets de digestion. Ils sont ensuite utilisés comme engrais sur les champs de maïs moissonnés. Comme les lisiers, ce sont de vraies bombes à nitrates...

La charge en nitrates dans les nappes de surface sous les champs de maïs a été mesurée. La plupart du temps, elle se situe entre 80 et 120 mg/l, soit bien au-dessus de la valeur maximale autorisée de 50mg/l. comme l’indique un responsable de l’eau, « Nous sommes en train de créer un très gros problème. Nous acceptons de sacrifier la qualité des eaux souterraines ».
Pendant ce temps, les autorisations pour de nouvelles unités de biogaz continuent d’être données sans problème.

Il y a 4 semaines, un groupe de scientifiques de renom a tout simplement demandé de mettre fin au boum du biogaz. Il s’agissait de chercheurs de l’Académie Nationale des Sciences « Leopoldina », Ce qui les dérangeait le plus était le taux d’efficacité dérisoire par rapport aux immenses surfaces nécessaires...

Voilà, une technique qui, avec 4,8 milliards d’euros de tarifs préférentiels, est maintenue en vie cette année encore, alors qu’elle « n’a aucune chance » face à l’éolien et au photovoltaïque, selon le chercheur de l’Académie, Rolf Thauer,

Par rapport à l’énergie utilisée, l’électricité photovoltaïque est 5 fois plus efficace que l’électricité produit à partir de biogaz et l’éolien 10 fois plus.
Lorsqu’on parle de transition énergétique, de tels calculs font désordre...