Non à la mort programmée des langues vivantes


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2015-03-31 23:31

Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaas le bol de ce manque de concertation, de coordination entre réformateurs et acteurs, j'entends, les professeurs de langues. Ras le bol de ces incompétents qui réforment avant de faire des bilans, tout le contraire de la pédagogie.

Ras le bol du manque d'oralité dans l'enseignement en France, toutes matières confondues, ce qui pénalise particulièrement les professeurs de langue.
Que se passe-t-il quand la langue enseignée en primaire n'est pas la LV1 du collège? Comment l'élève peut-il s'en sortir si l'enseignant ne reprend pas toutes les bases en 6ème? Et pour cela, il faut du temps. D'autre part, pour les élèves qui n'assimilent pas facilement, pas vite, il faut du temps de cours, pour pratiquer, s'habituer, s'approprier la langue étrangère petit à petit... Ils doivent absolument avoir le temps nécessaire.


De l'enseignement en primaire et en secondaire, à travers la scolarité de mes propres enfants dans l'hexagone, avec mes observations sur l'enseignement des langues à l'étranger et ce que je constate des collégiens auxquels j'enseigne, la langue française s'apprend principalement à l'écrit, à croire que ce n'est pas une langue et que l'oralité n'a pas d'importance en France. Là est le problème. Il est évident que la plupart de mes élèves de 6ème n'ont pas l'habitude de l'oral en interaction ni de l'oral en continu. Ils récitent par coeur, ça, oui. Ils reproduisent, ça, oui. Ils n'ont jamais débattu, n'improvisent pas. Ce sont des élèves qui n'apprennent pas à communiquer à proprement parler.
Lors de l'année de 6ème, à raison de quatre heures hebdomadaires de LV1, ils sont fiers de pouvoir très vite créer des dialogues, se mettre en scène, improviser, imaginer une histoire à partir d'une image, d'une scène de film... Ce n'est pas en 5ème, 4ème et 3ème que les élèves se délectent de l'oral. C'est en 6ème qu'ils l'apprécient le plus et qu'ils en tirent le plus de profit.


Une fois pour toutes, que l'on explique à ces 'réformateurs' la différence entre un élève de 6ème et un autre collégien concernant l'estime de soi, la prise de risques à l'oral, l'affirmation de son individualité dans le groupe. Tous les professionnels de l'enseignement en secondaire me comprendront.
Que l'on dise à ces réformateurs combien il est important de parler une langue très régulièrement, quotidiennement. Qu'on leur parle de toutes les compétences langagières du CECRL. Qu'on leur explique les Neurosciences et que l'on ait, à la tête de ce Ministère, des gens qui connaissent la pédagogie et la didactique, des gens compétents. C'est ce qui fait vraiment défaut à l'Education Nationale.


Avec moins de trois heures hebdomadaires d'enseignement d'une langue, on régresse inévitablement. On le constate au lycée. Avec trois heures hebdomadaires d'apprentissage, on maintient juste un niveau. Trois heures ne suffisent certainement pas pour progresser de façon significative. Nous, professeurs de langue, nous rappelons bien, qu'en tant qu'élèves, nous n'avons jamais autant progressé que lorsque nous avons pratiqué la langue, le plus possible et à l'oral. Ce n'est pas une réduction mais, au conrtraire, une augmentation d'horaires d'enseignement des langues qu'il faut en France.

Quand allons-nous être entendus? Quand les élèves français sauront-ils parler les langues étrangères? Quand les réformateurs du Ministère de L'Education Nationale seront des gens du terrain.