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2011-09-24 16:25

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domi05
#6109 Pauvre Tristane24 Sep 2011, 15:27

Paru dans le Monde

Maître Koubbi, la télé pour prétoire
Portrait – L'affaire DSK lui a apporté la notoriété qu'il recherchait tant. En assurant la défense de Tristane Banon, David Koubbi est devenu un avocat très médiatique. Future star du barreau ou étoile filante ? Les paris sont ouverts. Par Bastien Bonnefous

L'anecdote dit tout du personnage. Au dernier jour du procès Kerviel devant le tribunal correctionnel de Paris, en juin 2010, Me Olivier Metzner est sur le point de plaider pour son client, l'ancien trader de la Société générale poursuivi pour avoir fait perdre 5 milliards d'euros à la banque. Dans le public, David Koubbi s'installe discrètement. Vient-il écouter le ténor du barreau ? Sans doute, mais pas seulement. Car aussitôt l'audience terminée, l'avocat se lève, enfile sa robe en quatrième vitesse, glisse un dossier sous son bras et emboîte le pas de Jérôme Kerviel quittant la salle sous les crépitements des flashs. Etre dans la lumière, quitte à forcer le destin - s'il défendait bien Kerviel dans une autre affaire de diffamation, il n'avait rien à voir avec ce procès-phare -, voilà qui pourrait résumer l'art juridique selon Me Koubbi.

à 39 ans, l'avocat de Tristane Banon, qui a déposé plainte pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn, pratique son métier avec délectation. Accusé de monter l'affaire en épingle pour se faire un nom ou d'être téléguidé par la droite, il n'en a cure. DSK se confie en exclusivité au « 20 heures » de TF1, et qualifie d'« imaginaires » et de « calomnieuses » les accusations portées à son encontre par sa cliente, Me Koubbi lui répond le lendemain, en direct au « Grand Journal » de Canal+. Coup pour coup médiatique. L'enfant de Toulouse, piètre élève passé de la filière sports-études, option « pelote basque », au droit de la presse et des affaires, assume tout : les costumes bien taillés, la Porsche et le cabinet de 600 m2 près des Champs-Elysées comme signes extérieurs de sa réussite ; l'oeil noir, la voix chaude et l'air grave, un brin forcé, comme preuves de son professionnalisme. Le tutoiement facile, il ne se prive jamais d'égrener la liste de ses clients célèbres - le docteur Delajoux, Kerviel, Adjani... - oubliant de préciser qu'il les défend souvent pour des affaires mineures, ce qui a le don d'exaspérer les Temime, Metzner et Assous qui assistent ces « people » sur le fond.

L'avocat ne se contente pas du prétoire. Romancier débutant, il a créé un site Internet de prestation de services aux particuliers, possède des parts dans une société - Ta Chatte Productions (sic) - qui produit les « Gérard de la télévision », pastiche potache des Césars, organise des ventes de charité pour les orphelins d'Haïti...

David Koubbi l'ambitieux agace. Impossible de lister les confrères qui, dans les couloirs du Palais de justice, critiquent la star montante du barreau, lui prédisant un destin d'étoile filante. Mais en « off » bien sûr, comme s'ils craignaient, malgré tout, d'insulter l'avenir. Tous raillent son ego démesuré et son goût pour les médias, un vice pourtant bien répandu dans ce milieu. « Il la ramène trop alors qu'il n'a pas encore fait ses preuves », estime l'un. « Il est dans l'effet d'annonce. Un bon avocat ne dit pas je vais cogner, il cogne », ajoute un autre.

Sa stratégie dans l'affaire DSK est particulièrement moquée. Clamant au départ qu'il ne souhaitait pas collaborer avec la justice américaine, il s'affichera ensuite avec Kenneth Thompson, l'avocat de Nafissatou Diallo. Côté français, il mettra plusieurs jours avant de déposer une plainte simple tout en affirmant avoir un dossier solide. Lui explique, en amateur de boxe, que c'est pour forcer le jeu du parquet qui n'a toujours pas décidé s'il classait l'affaire ou ouvrait une information judiciaire. Ses détracteurs le soupçonnent au contraire de vouloir « feuilletoner » encore un peu plus l'histoire, en se constituant partie civile en cas de classement sans suite. Nouvelle plainte donc nouvel épisode médiatique assuré pour Me Koubbi.