Pétition unitaire Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE)

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#543

2013-11-27 10:53

Je trouve très significatif le fait que nulle part, dans le texte de cette pétition ou ailleurs, on ne fasse mention du montant réel de ces fameux salaires.
En pourcentage, l'importance de la baisse est considérable, mais s'en servirait-on pour camoufler le chiffre le plus important, celui qui ferait perdre toute crédibilité à ces revendications ? Bien sûr, tous ne gagnent pas 107 339 euros nets par an, comme ce professeur de langues vivantes épinglé par la Cour des Comptes, mais plus que le système des CPGE, c'est le luxe outrancier de certaines prépas qui pose problème. Lorsqu'on voit montres en or, étoffes précieuses et appareils dernier cri sur les bureaux de nos chers professeurs, on ne peut s'empêcher de penser qu'ils ne gagnent pas 2000 euros par mois. De même lorsqu'ils se proposent si aimablement de nous offrir des heures de cours supplémentaires, gratuitement, et surtout sans en parler à l'administration : si leur situation était si précaire, je vois mal comment une telle générosité serait possible.
Les faits sont pourtant clairs. Un agrégé en prépa gagne en moyenne 49200 euros en début de carrière et 57700 à la fin, avec de très forts écarts entre les meilleurs traitements et les plus bas. Bien sûr, les chaires supérieures sont encore mieux traités, et je ne parle même pas du recrutement de ce corps. La consultation des chiffres me paraît en tout cas instructive : http://www.lemonde.fr/education/visuel/2013/05/23/de-18-000-a-107-000-euros-les-importants-ecarts-de-salaire-entre-enseignants_3416435_1473685.html .
Bref, je trouve bien facile d'accuser M. Peillon, pour lequel je n'ai aucune sympathie, de vouloir fermer les CPGE comme s'il était évident que la France y perdrait beaucoup et que nos dirigeants ne savaient pas ce qu'ils faisaient, mais un peu de retenue ne serait pas malvenue. Le scandale n'est peut-être pas là où on le pense.

Réponses


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#546

2013-11-27 11:14:07

#543: -

"luxe outrancier",  "montres en or", "étoffes précieuses" "appareils dernier cri":

..vous délirez! C'est votre propos qui est outrancier et se disqualifie lui-même.


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#548 Re:

2013-11-27 11:35:46

#543: -

Vous vous plaignez de ce que vos professeurs vous donnent des cours supplémentaires gratuitement ? C'est amusant.


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#556 Re:

2013-11-27 12:22:08

#543: -

"De même lorsqu'ils se proposent si aimablement de nous offrir des heures de cours supplémentaires, gratuitement, et surtout sans en parler à l'administration"

Diable ! Qu'auraient-ils donc à cacher à l'administration ? Faire leur job sans compter leur temps peut-être ? Il faut réfléchir un peu avant de dire n'importe quoi.

En outre votre lecture du document que vous mentionnez est malhonnête. Le montant que vous indiquez pour un prof "en début de carrière" est, d'après ce document, celui atteint après 10 à 20 ans de carrière. Comme un prof de prépa débute rarement avant 28-30 ans, parce qu'il a fait un peu de recherche, passé l'agrégation (avec un très bon rang sans quoi il est absolument impossible d'obtenir un poste en prépa), une thèse, etc, vous parlez de "débutants" très qualifiés qui ont entre 40 et 50 ans !

Enfin, vous vous trompez lourdement sur un autre point : oui, Vincent Peillon veut faire péricliter les prépas. Avec cette méthode odieuse qui consiste à tenter de dresser les enseignants les uns contre les autres. Mais en vérité, les prépas ne sont pas, et de loin, ses seules cibles. A travers cette refonte des statuts des enseignants, il veut les larbiniser. Un enseignant, de prépa ou d'ailleurs, ne sera plus une personne responsable, capable d'autonomie, un pédagogue qui fait des choix et s'investit de son plein gré dans la vie de son établissement (et je vous prie de croire que c'est intense), mais un employé à qui on pourra intimer l'ordre d'exécuter telle ou telle tâche administrative n'ayant rien à voir avec son métier. Une infantilisation généralisée. A la clé, prévoyez la disparition des CPE et des CoPsy. J'ai passé 15 jours pleins, cet été, à préparer un exposé de vulgarisation scientifique dans un cours de philo d'une classe qui n'est pas la mienne, sur l'invitation du collègue philosophe. C'est un travail bénévole que j'ai fait avec plaisir. M'adresser à un public différent de mon public habituel m'oblige à des remises en question, à changer de point de vue, à affiner mes connaissances. J'utiliserai ensuite ces acquis avec mes propres élèves. Mais après cette réforme, il est évident que je ne ferai plus ce genre de chose. Qui y aura gagné ? Certainement pas les élèves. Luc Chatel et tous ceux qui rêvent d'importer les méthodes de management du privé (ou d'un certain privé, ne généralisons pas : certaines boîtes fonctionnent intelligemment) doivent se frotter les mains. On se demande de plus en plus ce que ce gouvernement a à voir avec l'idée de gauche.

Allez, quelques petits rappels, juste pour rire :

http://www.youtube.com/watch?v=W8bouyzFt_E

et le meilleur pour la fin :

" Vouloir réformer l'éducation contre les enseignants est une absurdité." Vincent Peillon, 21 novembre 2011.

 

clara

#559 Re:

2013-11-27 13:32:02

#543: -

A propos de salaires réels: je suis professeur en CPGE, agrégée au 8ème échelon (docteur, mais d'accord, ça ne compte pas, ça sert juste à monter moins vite les échelons) et je gagne 2700 euros nets sans heure supplémentaire. Et ma charge de travail est telle que je ne peux en accepter qu'une au maximum. Beaucoup de collègues du secondaire gagnent autant, voire davantage, et tant mieux pour eux. Pourquoi mon salaire est-il si bas? parce que le ministère cherche depuis longtemps à gagner de l'argent sur notre dos et n'envoie plus d'Inspecteurs généraux que très rarement afin que nos carrières progressent le plus lentement possible. Par ailleurs, pourquoi certains collègues ont-ils autant d'heures supplémentaires? Parce que le ministère préfère surcharger ceux qui sont déjà en postes, plutôt que de créer de nouveaux postes qui ouvriraient des perspectives aux professeurs du secondaire qui souhaiteraient enseigner en CPGE. Car les heures supplémentaires coûtent moins cher à l'Etat que les heures-postes.