Ce lieu historique, petit poumon vert bordé d'artères bétonnées, fait le bonheur de tous, grands et petis, sportifs ou non mais la fortune d'aucun.
En ces temps de crise, quoi de plus naturel que de construire des infrastrures sportives pour satisfaire les amateurs de jeux de raquettes ?
Quelques millions dépensés, ça peut rapporter gros...
Si seulement les Euros récoltés par la billeterie des tournois pouvaient aussi servir à distraire différemment ceux que la balle ne fait pas palpiter, puisque les dépenses pour les loisirs ne cessent d'augmenter, parfois même au détriment des dépenses vitales !

#30: Nadine Steinitz - "Panem et circences"

 

En aval et en amont de ces projets qui consistent en l'assassinat du vivant, sans oublier la secte des cimentiers et autres fournisseurs d'un BTP qui foule au pied les peuples des démocraties autant que leurs écosystèmes ni celle de l'industrie chimique en général et des grandes chaînes du textile en particulier, il s'agirait peut-être aussi de ne pas omettre d'appeler à boycotter l'ensemble des lobbies qui répondront aux vendeurs d'espaces publicitaires. Ainsi du bouquet des chaînes mercantiles de retransmission aux divers taxons des petits et grands écrans plats géants du stade Roland Garros lui-même et d'ailleurs, ainsi du contenu bariolé des banderoles Mesh des essaims de supporters, ainsi de toute cette micro diversité d'annonceurs mouchetés s'attachant par tous les moyens ou presque à la visibilité du carriérisme "sportif" : la marque des vêtements du héros du court d'un jour et celles au-delà du filet de la défroque de l'athlète d'un quart d'heure, les boissons, dont l'eau vendue, les sodas, etc., c'est-à-dire les taxons des autres sous-produits vomis en boucle et dont il faudrait pour aller plus loin dresser une liste exhaustive.