Îlot Pelletier
Les soussignés ont pris connaissance de l’introduction d’une nouvelle demande de permis d’urbanisme, introduite par la société privée à responsabilité limitée « Pelletier Development », concernant les biens situés rue Frédéric Pelletier n° 33/37 et 55 et modifiant le projet 2019/999 – 106/055 et 2019/128 – 106/055
Cette nouvelle demande vise à :
En outre, le bâtiment existant à front de rue (n° 33 - 37rue Pelletier), actuellement affecté en zone mixte logement-bureau, acquis également par le même promoteur (le rapport d’incidences à la page 38 parle d’une aliénation de droit réel), fait l’objet de nombreuses rumeurs de réaffectation (colocations-kots d’étudiants-studios,etc) ce qui serait de nature à augmenter, de manière encore plus inadmissible, la densité d’habitats de la rue Pelletier. Il n’y a aucune précision disponible concernant ce bâtiment dans le cadre de l’enquête publique. Les soussignés sont convaincus que, pour l’appréciation correcte de la demande du promoteur, les pouvoirs publics doivent être mis au courant de l’ensemble du projet comprenant cet immeuble. Il en va de même pour les riverains.
Concernant d’abord l’immeuble à construire à front de rue au numéro 55 (bâtiment A), le projet crée divers surplombs par rapport à l’alignement arrière des maisons voisines (n° 53 au n°45), avec pour conséquences des vues intrusives sur les fonds voisins. Il y a en particulier des vues droites au sens du Code civil sur la propriété du n° 53 à partir des balcons R+1 et R+2.
Le type de fondations envisagées pose aussi question : aucune garantie ni précaution ne semblent prises pour préserver la stabilité des maisons voisines en dépit des problèmes hydrogéologiques caractérisant la rue Pelletier (surtout numéros impairs) vu la présence de nappes phréatiques suspendues.
Concernant les bâtiments B et C et tous les autres aspects du projet qui ont trait à l’îlot intérieur, les soussignés souhaitent, sous toute réserve généralement quelconque, faire part de leur FERME OPPOSITION à la nouvelle mouture du projet pour les raisons suivantes, sans exhaustivité :
MOTIFS DE L’OPPOSITION
D’autres prescriptions ne sont pas respectées, à savoir :
-Rien ne peut justifier la construction d’une nouvelle « villa » en plein cœur de l’ilôt, d’autant que son implantation va supprimer les vues sur les espaces encore verts.
-Le bâtiment B en projet est en réalité constitué de TROIS blocs distincts, reliés entre eux pour former un énorme mastodonte qui va prendre la vue, l’air , la lumière et le soleil des maisons à front de la rue Pelletier et de leurs jardins, dont les limites arrières sont distantes de 9 mètres , ce qui est totalement inacceptable.
Il y est prévu de contrôler la densité urbaine, en favorisant l’infrastructure verte et bleue, en augmentant la biodiversité et la neutralité carbone par des mesures environnementales qui assurent la qualité de l’air.
b) dans le rejet de la demande de construire dans l’ilôtWashington à Ixelles pour atteinte au patrimoine, constructions dans un jardin planté de grands arbres, vaste parking souterrain, densité trop élevée, etc.
c) on se réfère aussi au précédent du parc du Sacré Cœur de Linthout qui a été classé.
Cette densité du projet augmentera le risque d’un îlot de chaleur et par conséquent violerait les recommandations de la Région de Bruxelles-Capitale reprises dans le Mémento Environnement Physique publié en octobre 2019. Or, dans ces recommandations de la Région, il est indiqué que “Bruxelles fait partie d’un des territoires européens dont l’air est le plus pollué” (page 22) et qu’il faut dès lors réduire le nombre de véhicules et promouvoir les transports en commun (page 23). Le projet en question violerait ces recommandations en prévoyant encore 39 places de parking . En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, il est inacceptable que ce projet reçoive le feu vert, alors que le rapport de 2019 de l’Organisation météorologique mondiale sur l’état du climat mondial fait mention explicite de la vague de chaleur à Bruxelles en 2019 (page 18), ainsi qu’aux 400 décès aux Pays-Bas au-dessus de la moyenne estivale (page 26), ces vagues étant directement liées à l’accélération du changement climatique dû aux émissions des gaz à effet de serre. Alors qu’il a été démontré qu’il y a urgence à réduire les émissions, le projet proposé ne ferait qu’empirer la situation.
8. Le projet aura un impact négatif sur la mobilité en raison de la hausse de trafic générée par les déplacements des futurs habitants et de leurs visiteurs et le rapport d’incidences (page 52) à cet égard n’est pas satisfaisant : il se base notamment sur un comptage datant d’avril 2019 (au moment des travaux pour les tunnels de Reyers) et sur une étude de 2016 pour la densité du trafic square Vergote. En outre, l’accès à la rue Pelletier vient d’être interdit, définitivement, pour les véhicules supérieurs à 3,5 tonnes, ce qui rendrait l’accès des véhicules de chantier, de pompiers et de déménagement totalement dépendant de l’entrée par le parking de l’immeuble 89A de la rue de Linthout et de nature à impacter négativement la vie quotidienne de tous les habitants de ce tronçon de la rue de Linthout.
9. Les soussignés insistent à nouveau sur le problème hydrogéologique vu la présence de nappes phréatiques suspendues et l’implantation du parking et de caves en sous-sol. Ce problème a causé et cause encore des problèmes d’humidité et de stabilité dans les immeubles de la rue Pelletier, en particulier du côté des numéros impairs. Ainsi, la mauvaise gestion de cette nappe affleurante lors de la construction de l’immeuble du 81, rue Pelletier, a eu pour conséquence l’affaissement de cinq maisons de la rue Pelletier vers le square Vergote et a provoqué la quasi -inhabitabilité de la maison située au 79 rue Pelletier. Une étude hydrogéologique approfondie (évaluation indépendante de la nappe phréatique) aurait dû être réalisée avant le dépôt du nouveau projet pour enquête publique. A cet égard, les craintes des soussignés concernant la stabilité des maisons de certains riverains ne sont pas apaisées par l’extrait suivant du rapport d’incidences (page 39) qui mentionne, concernant le bâtiment B : « Vis-a-vis du batiment B, tenant compte de la campagne d’essai géotechnique réalisée en mai 2019, le bureau d’étude en stabilité préconise un système de fondations profondes permettant de s’appuyer sur les couches portantes qui se trouvent en profondeur. En effet, il est apparu de l’analyse que les couches supérieures sont faibles et compressibles. Ceci a l’avantage de ne pas influencer les constructions ». C’est INEXACT : la rangée des maisons, côté Pelletier, dont les fondations sont classiques, subirait indéniablement un effet de tassement, dû à l’assèchement du sol entre, d’une part la rue qui fait barrière (voir les travaux profond d’égouttage du début 2020) et d’autre part, le bâtiment B envisagé ,côté jardin. Un désastre annoncé !
10. Le projet causera des nuisances pour les logements voisins de la rue Pelletier (principalement par le bâtiment B) et de la rue Vergote (principalement par le bâtiment C) dues non seulement à la création de nombreux logements en intérieur d’îlot, mais aussi à la hauteur du bâtiment B(bruits, vues intrusives, perte d’ensoleillement, perte de dégagement visuel … ).
11. Le positionnement de l’entrée/sortie de parking (de 39places) à proximité immédiate des mitoyens (n° 53 rue Pelletier) provoquera des nuisances, sans parler de l’air vicié du parking souterrain qui sera rejeté dans l’ilôt.
12. La densité du projet en intérieur d’îlot constitue un danger non seulement pour les arbres, mais aussi pour la faune : notamment, 25 races d’oiseaux repérées dans l’îlot et menacées . Cette faune est menacée non seulement par l’éventuelle existence de ce projet mais également par le chantier lui-même : en effet, selon le Plan Quiet.Brussels de la Région (page 18) et, comme le dit Bruxelles Environnement, nous sommes “dans une course contre la montre” car la biodiversité de Bruxelles “est aujourd’hui menacée [par] l’urbanisation croissante..., les pollutions, les changements climatiques... [et] la disparition d’une espèce et/ou la dégradation d’un habitat peuvent dérégler tout un écosystème.
CONCLUSION
Les soussignés réitèrent leur OPPOSITION à l’ensemble du projet de construction d’immeubles et de parking en intérieur d’îlot (à l’exception de l’immeuble à appartements à front de la rue Pelletier numéro 55). Aucun autre projet de construction ne peut être toléré sur les terrains d’intérieur d’îlot qui sont, ici, des terrains de fond (cours et jardin) et ne peuvent devenir des terrains à bâtir. Au contraire, il y a lieu de démolir l’entrepôt existant qui n’était autorisé, par dérogation à interpréter restrictivement, que comme l’accessoire indispensable d’une activité industrielle, autorisée par un permis d’exploitation pour un entrepreneur de travaux publics et privés. Or, cette activité a pris fin de sorte que son permis d’exploitation est obsolète. Comme l’accessoire suit le principal, l’entrepôt doit être détruit et le terrain, après dépollution, remis dans son état primitif qui était complètement verdurisé.
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