Vote de confiance envers l'AÉCSL


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/ #29 Re:

2012-05-07 05:46

#28: -

Apprendre la charte pour changer l'association de l'intérieur est simplement contraire à mes principes. Aucune démarche démocratique ne devrait exiger la possession d'une carte de membre! Ainsi, pour pouvoir s'exprimer, un étudiant doit consentir à financer une organisation politique envers laquelle il s'oppose. Ce que vous appelez de la démocratie directe est contraire à ce principe de justice et prend, sans que vous le réalisiez, l'apparence d'un détour contraire à votre vision d'une société égalitaire.

Prenez bien soin de remarquer que j'utilise le terme organisation politique puisque l'association étudiante se veut, d'abord et avant tout, un regroupement d'individus qui prône une idéologie commune. À ce sujet, je tiens à vous rappeler que la démarche démocratique étudiante est la seule à ne pas exiger la mesure du degré d'assentiment des personnes représentées en dehors d'un cadre qu'elle contrôle. En effet, même Jean Charest doit se soumettre à une élection tous les quatre ans, au cours d'un processus soumis à des règles contrôlées par le directeur général des élections, de façon indépendante.

Les associations syndicales, reconnues pour leur respect douteux de la démocratie, n'échappent pas à ces règles. Elles jouissent d'un pouvoir décisionnel absolu lors de leurs assemblées, mais doivent tout de même se soumettre à la volonté de leurs membres à se voir représenter par elles. Ces votes ont également lieux tous les quatre ans et s'effectuent de façon confidentielle et indépendante. Pourquoi donc ne pas appliquer cette rigueur aux associations étudiantes? Prétendre que l'élection du conseil exécutif permet une représentation cohérente de l'opinion de l'ensemble des étudiants suggère leur capacité à mettre en place un système à leur profit, sans jamais donner d'outil pour le remettre en question. Lorsque vous rappelez votre volonté à aider un membre à faire des propositions contraires à vos principes, vous proposez que votre bonne foi se soit portée à la défense d'un principe égalitaire. Je vous le consens, mais la démocratie ne peut reposer sur la bonne foi ou l'empathie des gens au pouvoir, comme ce fut le cas à l'époque des rois!

Pour répondre à votre question: j'ai effectivement regardé l'envers de la médaille et vous invite à pousser votre réflexion plus loin afin de déterminer si cette démocratie reflète vos valeurs ou plutôt votre volonté à accéder à un résultat. Je ne sous-entends aucunement que vous ayez tort de croire au blocage de la hausse des droits de scolarité, car ce combat reflète votre vision personnelle du système d'éducation. Je souhaite simplement vous amener à faire l'examen de votre démarche pour vérifier si, dans l'atteinte d'un résultat, certains principes qui vous sont chers n'ont pas été mis de côté. Je suis d'avis que le débat ne porte désormais plus sur une hausse des frais de scolarité, mais plutôt sur la légitimité de remettre en question une organisation, voire un système politique qui, pour les uns, répond aux exigences démocratiques de notre société et, pour les autres, est jugé inacceptable.

Merci pour vos commentaires. Je crois que nos opinions, quoique différents, font preuve d'une démarche appréciable: la communication.