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2011-09-23 14:07

DSK : Pourquoi un tel acharnement ?
23-09-2011 07:56 - 107 visites - Flux Tribune libre - Ecrit par Le candide - Lire son flux RSS
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L'apparition de l'ancien directeur du FMI au journal télévisé dimanche dernier a relancé le feuilleton de l'été sans que l'on sache vraiment si les gens s'acharnent sur Dominique Strauss-Kahn, Nafissatou Diallo, les socialistes ou une certaine classe sociale, même s'il semble que cela soit cette dernière qui soit particulièrement visée et que si toute cette histoire s'était passée dans un sordide hôtel de Chinatown elle n'aurait pas fait couler tant d’encre.

L'épisode de ce week-end ne nous a rien appris de nouveau, si ce n'est que tous campent sur leur position. Comme nous n’étions présents ni au Sofitel de New York, ni lors des enquêtes policières ou médicales, nous n’avons d’autre possibilité que de faire confiance à la justice américaine et à ses conclusions.

Laissons donc de côté les déclarations de l'avocat de Nafissatou Diallo qui assurait que le rapport médical concluait au viol et qu'il possédait des preuves flagrantes... preuves qu'il n'a jamais livrées au public : secret de l'instruction oblige.

Ne tenons pas compte non plus des allégations des avocats de DSK qui affirment que le dossier médical de l'accusatrice est vide puisque, selon eux, le premier rapport médical se base presque entièrement sur le témoignage de la présumée victime. Un peu comme si je tombais à vélo et me fracturais le crâne, mais qu'à l'hôpital je déclarais que j'avais été agressé dans la rue. Le premier rapport médical indiquerait de toute évidence après avoir constaté mes fractures : Raison de l'hospitalisation : agression !

Mais penchons-nous sur le rapport du procureur Cyrus Vance, rapport qui amena le juge à prononcer le non-lieu.

Je ne reviendrai pas sur les mensonges répétés de Nafissatou Diallo qui ont réduit sa crédibilité à néant et ne permettait donc plus la tenue d'un procès « parole contre parole » pour nous intéresser aux preuves matérielles qui seules peuvent nous éclairer sur les événements et pourraient éventuellement convaincre la justice de la culpabilité de Dominique Strauss-Kahn.

Dans la chambre du Sofitel, plusieurs traces de sperme ont été relevées dont une contient un ADN correspondant à celui de l'agresseur supposé. D'autre part, des traces de sperme de DSK ont été retrouvées sur le col de la présumée victime, ainsi que des traces d'ADN du même DSK sur les parties extérieures des collants de Nafissatou Diallo. Ces traces corroborent une relation sexuelle entre les deux personnes, mais rien ne permet de dire si elle était ou non consentie.

Concernant Dominique Strauss-Kahn, il n'a été relevé aucune blessure, ni griffure ni trace de l'ADN de la plaignante sous ses ongles ou sur sa peau. Les seules traces de sang retrouvées proviennent d'une blessure à la main de DSK, blessure provoquée par une maladie dermatologique attestée.

Pour ce qui est de la victime :

Le jour de l'incident, la plaignante fut examinée à l'hôpital Saint-Luke's-Roosevelt. Lors de cet examen clinique, on n'a relevé aucune blessure sur la plaignante ni aucun traumatisme ou lésion sur son corps ou dans sa bouche. La seule chose notée fut une « rougeur » observée lors de l'examen gynécologique, mais la personne ayant examiné Nafissatou Diallo ne pouvait déterminer avec un quelconque degré de certitude médicale si cette « rougeur » était la conséquence directe de l'incident, ni même s'il s'agissait d'une blessure ou d'une ecchymose. L'examinatrice indiqua simplement que cette rougeur pouvait être attribuée à l'incident décrit par la plaignante tout comme elle pouvait être attribuée à de très nombreuses autres causes.

Cet examen aux urgences n'a révélé aucune douleur articulaire ni aucune ecchymose ou enflure. De plus, aucun des prélèvements faits sur le corps de la plaignante n'a révélé de trace de sperme. De même, l'analyse de prélèvements faits sous les ongles de la plaignante n'a pas donné de résultat.

Lors d'un second examen médical, l'expert médico-légal a conclu que la rougeur était tout à fait non spécifique et qu'elle pouvait être attribuée à un très grand nombre de causes autres qu'un traumatisme, y compris toute forme de frottement, irritation ou inflammation de la zone considérée. Cet expert confirma également que, bien qu'il fût possible que cette rougeur résultât de la façon dont la plaignante dit avoir été empoignée par l'inculpé, il était peu probable qu'elle fût la conséquence d'un tel acte.



Le rapport fourni par le service des examens médico-légaux en matière d'agressions sexuelles conclut donc logiquement que la preuve de deux éléments essentiels – l'usage de la force et l'absence de consentement – ne peut reposer que sur le témoignage de la plaignante !


Ainsi, nous constatons que ni les preuves récoltées dans la chambre, ni les différents rapports médicaux ne permettent de conclure au viol avec certitude, même si celui-ci reste possible. Il ne nous reste donc qu'à nous en remettre à la parole de chacune des deux parties et là tout devient subjectif !



Mais s'il n'y a pas eu viol, les actes de DSK relèvent alors de la sphère privée et n'ont pas à être criminalisés... ou bien il faudrait s'engager à traîner devant les tribunaux tous les maris volages et toutes les femmes infidèles.



Faute d'autres éléments, je pense donc qu'il vaut mieux faire confiance à la justice américaine (qui je le rappelle était partie plaignante contre DSK) et laisser tomber toute cette affaire qui n'aurait jamais dû faire la une des médias.



Pour ceux — nombreux je l'imagine — qui vont me rétorquer que l'on ne peut pas faire confiance à la justice aux États-Unis, je leur rappelle que cette même justice n'avait pourtant pas hésité à promener le directeur du FMI menotté devant les caméras du monde entier. Aussi, s'ils la récusent, ils doivent le faire entièrement, c'est-à-dire à charge comme à décharge. En effet, cela n'a aucun sens de dire qu'une telle justice à raison lorsqu'elle incrimine, mais qu’elle se trompe lorsqu'elle relaxe. Pour tous ceux qui ne croient pas en la justice américaine il n'y a donc logiquement jamais eu d'affaire DSK.



Hélas, cette triste affaire aura malgré tout fait des victimes, Dominique Strauss-Kahn qui a été cloué au piloris pour une affaire où il n’est peut-être pas coupable, Nafissatou Diallo si elle a dit la vérité, et toutes les femmes victimes de viol, parce qu'il leur fallait déjà beaucoup de courage pour porter plainte et qu'après cette affaire il est certain que nombreuses sont celles qui conserveront dans le silence de leur âme les cicatrices brûlantes et honteuses de leur corps violenté.



Mais cette affaire nous rappelle une chose très importante, le doute doit toujours profiter à l'accuser et il vaut mieux un coupable en liberté qu'un innocent condamné... la triste fin de Troy Davis devrait nous en convaincre.





Sources :

Ce que dit exactement le rapport de Cyrus Vance, L'Express, 31/08/2011

Affaire DSK : le rapport du procureur en français, rue89, 18/09/2011

Recommendation for dismissal, Supreme Court of the state of New York: Part 51, 22/08/2011