PÉTITION BERGER BLANC


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2011-09-23 21:53

QUÉBEC — Le ministère de l'Agriculture du Québec (MAPAQ) réfléchirait à une loi pour mettre fin aux usines à chiots.
Québec serait en effet en train de plancher sur un projet de règlement sur la sécurité des animaux de compagnie.

«Comment peut-on s'occuper correctement de 527 chiens? C'est ridicule, c'est aberrant!», a réagi Jacinthe Bouchard, spécialiste en comportement animal, à la suite de la découverte et à la saisie record de 527 chiens en piètre état en Outaouais, samedi.

D'après elle, il faut avant tout un cadre légal. «Au Québec, il y a peu ou pas de législation en matière d'élevage des animaux. C'est pour ça qu'on retrouve souvent ce type d'usines près de l'Ontario», a-t-elle expliqué dimanche.

Quand l'Ontario a décidé de légiférer sur les pratiques entourant l'élevage d'animaux de compagnie, beaucoup d'éleveurs auraient quitté cette province pour venir s'installer de l’autre côté de la frontière, au Québec, où il n’y a pas de règles strictes. Dès lors qu’un chien dispose de nourriture et de suffisamment d'espace pour se tourner, il n'est pas considéré comme un animal maltraité, explique la spécialiste, ce qui rend possible l'existence d'«usines à chiots».

En Ontario, les propriétaires n'ont droit qu'à un nombre limité de chiens. S'ils désirent en faire l'élevage, ils doivent aussi se procurer un permis spécial. Le Québec gagnerait plutôt, selon Mme Bouchard, à s'inspirer de la loi ontarienne, assez sévère pour exclure ce type d'installation.

La vente de chiens est un marché «extrêmement lucratif», a-t-elle estimé, évaluant que la compagnie Paws R Us — visée par la saisie de samedi — a pu vendre 4000 chiots à fort prix.

Un acheteur qui se retrouve dans une usine à chiots ne doit donc pas non plus encourager ce système. «Il doit s'en aller parce qu'il y a beaucoup de gens qui se disent qu'ils vont sauver la vie d'un animal, qu'il fait tellement pitié, sauf que ça fait tourner la roue et c'est ça, le problème, a dit Jacinthe Bouchard. Il n'y a pas un chien qui sort de là en santé, ni physiquement ni mentalement.»

La spécialiste invite également à la méfiance devant l'étiquette «élevage familial». Il s'agirait souvent d'un stratagème: de gros éleveurs recruteraient des familles autour et leur confieraient une portée, le temps de vendre les chiots, ce qui donnerait une fausse bonne impression à l'acheteur.

«On doit s'assurer que les parents [du chiot] sont présents. Il faut pouvoir évaluer les parents et visiter l'endroit où sont élevés les chiens», a conseillé Mme Bouchard.

Elle a précisé aussi que l'élevage saisi samedi comportait plusieurs races de chiens très rares. Selon elle, ces animaux proviennent du marché noir. «La Russie et l'Europe de l'Est fournissent des chiens de race de piètre qualité», a-t-elle déclaré.

527 orphelins

Le MAPAQ ne sait toujours pas ce qu'il adviendra des animaux saisis à Paws R Us. Le ministère demande l'aide de la population pour fournir jouets et couvertures. Les animaux ont été confiés à ANIMA-Québec jusqu'à ce qu'un juge décide s'ils seront rendus au propriétaire ou mis en adoption.

Des accusations pourraient également être déposées. La compagnie Paws R Us, qui exploitait le chenil, avait déjà reçu des amendes pour diverses infractions.

Cette saisie d'animaux de compagnie est la plus importante de l'histoire du Canada.