Sauvons la Forêt de Taillard

Les crêts du Pilat reconnus patrimoine paysager national...

On apprend par "Le Progrès" du 13 septembre que le Ministère de l' Ecologie, du développement durable, etc... , a pris le 21 août 2015, un décret classant parmi les monuments naturels et les sites du département, le site des crêts du Pilat, suite à un projet datant de novembre 2013, dont on peut trouver le texte sur "http://www.parc-naturel-pilat.fr"...

Ce classement, dont se félicitent les autorités du Parc, par le truchement de Madame Michèle PEREZ, sa Présidente, de quoi s' agit-il ?

UN PERIMETRE LIMITE

Le classement porte sur un espace d' environ 1 300 hectares, situés autour des crêts et les crêts eux-mêmes, du Crêt de la Perdrix aux Trois Dents en passant par le Crêt de l' Oeillon, etc... Cet espace est sis sur les territoires de sept communes, qui sont : Colombier, Doizieux, Graix, Pélussin, Roisey, La Valla en Gier et Véranne.

DES EFFETS "PROTECTEURS"

De fait, le classement n' empêcherait pas les activités traditionnelles qui "n' entrainent pas d' impact nouveau sur le paysage", soit la chasse, les sports, la circulation des personnes et des véhicules... Par contre, certaines contraintes vont affecter les espaces définis et cartographiés, savoir, pour en faire un résumé : interdiction de toute publicité d' affichage, du camping-caravaning, autorisations spécifiques nécessaires pour les aménagements, les constructions, l' arrachage des haies "structurantes" (?). Les espaces sommitaux doivent être maintenus dégagés, ce qui semble indiquer clairement que les aménagements " de grande hauteur" n' y sont pas autorisés donc l' éolien et les lignes HT... Inversement, sur les sommets, le pastoralisme est encouragé.

POURQUOI DEUX POIDS, DEUX MESURES ?

En effet, les crêts de la forêt de Taillard se trouvent à des altitudes tout à fait similaires à celles des crêts concernés et présentent des caractéristiques très proches en matière environnementale, flore, faune, sentiers de randonnée, chemins propices aux activités motorisées, etc... Il peut aussi y avoir quelques différences, mais elles ne sont pas au détriment des crêtes de Taillard, mais bien plutôt à leur crédit, comme le GR de Compostelle, le couvert forestier, la présence de très nombreux chiroptères, de certaines espèces protégées, et les couloirs de migration des oiseaux.

Alors il aurait très clairement été judicieux d' étendre l' étude et le classement à l' ensemble des crêtes du PNR, sans exclusive, ce qui aurait en même temps eu pour résultat de résoudre la question des "aménagements qui pourraient entraîner un impact visuel gênant depuis les sites classés" en insistant même sur "les éléments mouvants (pales) qui peuvent distraire l' attention" (là j' ai cité le texte de l' étude, très alambiqué comme on le voit...).

Donc une décision intéressante, mais qui divise le territoire du PNR en plusieurs entités, ce qui n' est pas justifié, et des conséquence qui à la limite aboutissent à des contradictions : pas d' éolien sur les crêts classés, mais depuis ces émergences sommitales, on ne devrait pas non plus apercevoir des éoliennes attirant le regard : or, vu les altitudes, le parc de Taillard serait visible depuis les crêts classés...

NB : Je regrette de n' avoir pu consulter les documents détaillés accompagnant le décret, mais ils n' ont pas été mis en ligne par la Préfecture de la Loire...