Sauvons la Forêt de Taillard

Article publié le 24 septembre 2015 dans la revue "Environnement", par Matthieu MISTRET, complété et revu par mes soins...

"Au lieu de se poser de grandes questions sur l' évolution du climat et sur la limitation de l' impact présumé de l' Homme sur celui-ci, il serait temps de se poser les bonnes questions concernant les énergies renouvelables.

Le marché de l' électricité souffre de plusieurs maux. En premier lieu, la faiblesse de l' activité économique en Europe, et particulièrement en France, se traduit par une demande assez basse, et donc agit à la baisse sur les prix. Jusqu' ici, tout va bien : la demande est plus que satisfaite par l' offre, les prix de gros baissent. En revanche, d' autres facteurs plus pernicieux entrent en ligne de compte.

1. La production d' électricité par le charbon, consécutive à l' arrêt des centrales nucléaires allemandes tend à inonder le marché d' une électricité à très bas prix.

2. Les subventions aux énergies renouvelables (surtout solaire et éolien) agissent à la baisse sur les prix de gros (au détriment du citoyen et des entreprises), car les intermittents accroissent la surproduction électrique générale, et le plus souvent lorsque la demande est faible, donc les prix bas.

3. La production solaire et éolienne est maximale dans les périodes où la demande est relativement faible (printemps et automne pour l' éolien, midi pour le solaire). Les prix de gros (marché EPEX-SPOT), baissent pendant ces périodes.

Concernant le dernier point en particulier, il est bon de rappeler que la seule façon de stocker massivement de l' électricité en 2015 est l' accumulation d' eau derrière un barrage (système dit STEP avec deux bassins, l' un en aval et l' autre en amont). Cela risque de durer encore longtemps et les promoteurs du renouvelable intermittent, solaire et éolien, le savent bien. Ils plaident donc pour que les hydro-électriciens investissent dans le pompage STEP qui permet d' absorber les surplus d' électricité à prix très bas (parfois négatif !) et de les turbiner quand la demande et les prix de gros seront plus élevés. C' est malin, et dans un marché libre, cela pourrait fonctionner...

Sauf que les dés sont pipés. Curieusement, l' hydroélectricité bénéficie rarement du même enthousiasme que le solaire ou l' éolien, alors que son rendement est le plus élevé de tous les modes de production, qu' elle est la seule à pouvoir accumuler l' énergie en grande quantité et qu' elle est parfaitement propre en termes de CO2.

Nos ... écologistes dans leur catastrophisme récurrent ont poussé à la fermeture des centrales nucléaires allemandes et bientôt suisses. Il en résulte une utilisation massive de charbon. Cela devrait-il être considéré comme une preuve que les énergies alternatives (solaire et éolien) à faible émission de CO2 sont crédibles, ou plutôt le contraire ?

Nos ... écologistes, dans leur planisme moralisateur ont poussé à subventionner des énergies renouvelables inefficaces en termes de volume et de période de production...

Ils ont provoqué une baisse massive des prix de gros (non répercutable sur les consommateurs, pour cause de choix politique, et de CSPE), ils travaillent à la perte de rendement du mode de production d' énergie qui en a le plus, l' hydroélectrique, par des réglementations toujours plus contraignantes ou des actions critiquables comme à Sivens, et maintenant ils comptent sur les investissements des autres dans le pompage STEP pour réparer leur grotesque manipulation d' un marché initialement libre.

Y-A-T-IL UN VOLONTAIRE POUR LEUR EXPLIQUER QUE L' ARGENT DES AUTRES N' EST PAS RENOUVELABLE ???

Il y a peut-être trop de CO2, mais assurément, eux, ils ne manquent pas d' air !

Note pour les lecteurs : mes modifications et compléments sont en bleu, mais ne modifient en rien le sens original du texte, elles ne sont là que pour en faciliter la compréhension...