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LUG

/ #2011 ELECTRICITE : FAILLITE DE L' EUROPE, TROU NOIR POUR EDF !!! (fin)

2016-02-16 10:12

LE CONSOMMATEUR, GRAND OUBLIE DE LA POLITIQUE DE LA COMMISSION EUROPEENNE :

C' est là que l' on atteint les sommets de l' incohérence dans la politique énergétique européenne. Normalement, selon la Commission Européenne, la concurrence et le marché devraient bénéficier au consommateur : dans le domaine de l' électricité, c' est tout le contraire, alors que les prix de gros du MWh baissent, ils flambent pour les usagers. Comment expliquer ce paradoxe apparent ? C' est que les seuls investissements qui se font encore dans le secteur de l' électricité sont ceux qui sont subventionnés, donc dans les énergies dites renouvelables intermittentes, éolien et PV. Mais les subventions payées à ces producteurs énergétiques le sont en grande partie par le consommateur final, CSPE en France ou EEG en Allemagne ! La CSPE est par exemple passée de 3 euros/MWh en 2002 à 27 euros depuis le 1er janvier 2016, en Allemagne l' EEG atteint 70 euros/MWh... 

Cette situation entraîne le déclassement des actifs "classiques" par les grandes entreprises de production électrique, c' est à dire l' abandon de certains moyens de production non subventionnés, comme le thermique classique et bien entendu le nucléaire ; cela pourrait se comprendre du point de vue des émissions de CO2, mais précisemment ce ne sont pas les moyens les plus polluants que l' on ferme, comme les centrales à charbon et lignite, car ces combustibles sont moins chers que le gaz...

Inversement, les énergies renouvelables subventionnées sont "business d' avenir" grâce... aux subventions, et donc sans risque financier (tant qu' il y a des subventions). Mais l' intermittence des productions éolienne et PV pose la question de la sécurité d' approvisionnement, et des centaines de milliers d' emplois qui seront en péril dans les moyens de production classiques que l' on ferme. Ainsi, en moins d' une décennie, la Commission Européenne sera parvenue, par une politique incohérente, à détruire les entreprises historiques du secteur électrique, sans construire une nouvelle industrie solide, compétitive et apte à faire face aux défis de l' avenir.

SITUATION FINANCIERE ET PERSPECTIVES D' EDF POUR LE FUTUR :

Nous pouvons reparler de l' énorme dette d' EDF, et de sa progression : nous avons vu qu' elle était partiellement dûe au développement excessif des EnR, qui, malgré la CSPE, doît prendre dans ses bilans un manque à gagner restant. On peut également évoquer le problème du prix ARENH (Accès Régulé à l' Energie Nucléaire Historique : c' est le prix de vente de l' électricité d' EDF aux opérateurs concurrentiels présents sur le marché), qui est fixé à un niveau trop bas par la CRE sur injonction de l' Etat, pour préserver le pouvoir d' achat des consommateurs : mais ce prix ne couvre plus les coûts de production d' EDF, qui sont de 3 à 8 euros/MWh supérieurs !

La dette d' EDF s' explique aussi par des volontés politiques : EDF a l' Etat pour actionnaire principal, et entend en retirer des dividendes importants, quitte à obliger l' entreprise à s' endetter pour équilibrer son bilan. C' est encore l' Etat qui a "obligé" EDF à s' engager largement dans le capital d' AREVA, en difficultés, et cela a aussi coûté et coûtera encore des milliards.

Cette dette s' explique aussi pour partie, par le solde d' amortissement du parc nucléaire ancien et par les difficultés concernant l' EPR de Flamanville, qui est, ne l' oublions pas, un prototype, donc toujours plus cher à construire que les unités de série. Enfin, il y a le centre d' enfouissement CIGEO de Bure, consacré aux déchets nucléaires de longue période, qui a aussi un coût...

Pour l' avenir, les besoins de financement d' EDF restent colossaux, on les évalue pour le moment à 5 milliards d' euros pour l' année en cours, et à 50 milliards au moins pour les 10 ans futurs : cela pourrait se faire partiellement par des augmentations de capital, encore faudra-t-il que l' Etat mette un peu la main à la poche pour que d' autres actionnaires aient confiance. Ces sommes pourraient être complétées par la cession probable d' actifs à l' étranger, comme la filiale américaine CENG, non stratégiquement essentielle.

Ces sommes de refinancement sont indispensables pour faire face au programme de mise à niveau de sécurité des anciennes centrales nucléaires qui sont destinées à poursuivre leur fonctionnement. Il est aussi indispensable qu' EDF n' ait plus à sa charge une politique de prix du MWh désastreuse, pour cela il est indispensable de remonter progressivement le prix ARENH, et de revoir radicalement les mécanismes de subventions aux EnR, beaucoup trop avantageux, et encourageant des surinvestissements inutiles.

MAIS AU-DELA, C' EST L' EUROPE ELLE-MEME QUI DOIT REDEFINIR SA POLITIQUE ELECTRIQUE, QUI NE SAURAIT ETRE ALIGNEE SUR LES ERREURS ALLEMANDES !!!

 




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