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/ #6266 Re: SOUTIEN A DSK PLUS QUE JAMAIS

2011-10-05 14:24

#6265: - SOUTIEN A DSK PLUS QUE JAMAIS 

 

Les hommes libres

Histoires d'hommes... et de femmes

  

Le petit business de Tristane Banon

Depuis une semaine je me demandais à quoi pouvait bien servir la campagne de communication mise au point par Tristane Banon. Parler de son affaire? C’est fait depuis longtemps. On sait ce qu’elle dit et de quoi elle s’annonce victime. On le sait depuis le mois de mai.


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La campagne médiatique

Elle et sa mère ont largement été présentes sur divers médias. Que Dominique Strauss-Kahn ait dit sa version après tout ce que d’autres avaient déversé dans la presse était quasiment un droit de réponse. Elle a ensuite reçu un droit de réponse au droit de réponse, sur France 2, puis sur d’autres chaînes et médias. Combien d’interventions en une semaine? 4 sauf erreur. Un traitement de star! Sans compter la manif où elle a surfé sur les les 200 féministes professionnelles en mal de publicité (Paroles de femmes, Choisir la cause des femmes).

Pour quelqu’un qui au printemps se profilait victime misérable et assurait ne plus répondre elle-même mais laisser parler son avocat, elle apparaît pimpante, parfaite femme-enfant. Ses amours avec un adolescent de 16 ans s’étalent sur le web: elle ne bronche pas et personne ne s’en soucie. Ils ont le droit de s’aimer, même avec la différence d’âge! Oh, j’entends de mauvaises langues dire que si c’était un homme plus âgé ans avec une adolescente de 16 ans cela aurait déjà fait un scandale. Mais non! La société est mature, elle ne monte pas toujours dans l’émotionnel ni ne porte des petits jugements venimeux de derrière les rideaux! Que croyez-vous? La société est raisonnable. Le libéralisme intellectuel, qui considère que la liberté individuelle est un fondement de la société - dans le respect des lois bien sûr - est toujours valorisé...

Donc, pourquoi avoir parlé chez Ardisson en 2006 comme on parlerait de ses dernières vacances, sans plus d’émotion? Pourquoi repasser en 2008 chez Ardisson, hyperséductrice pour raconter comme si de rien n’était, dans un roman significatif (J’ai oublié de la tuer), la vie amoureuse de sa mère, ce monstre qui ne lui a jamais porté d’attention? Pourquoi ce joli petit canard qui cherche éperdument de la reconnaissance mais ne vend pas ses livres? Pourquoi cette jeune femme si éplorée au printemps qui assurait ne plus vouloir s’exposer aux médias, pourquoi donc vient-elle 4 fois dans une semaine se raconter?

Après son club féministe c’est TF1 en dernier qui lui a offert un magnifique tremplin. Et pourquoi? Je croyais naïvement que c’était pour continuer à faire le procès en public avant le procès, et pour se mettre l’opinion dans sa poche autour de la théâtralisation de son histoire. Je croyais qu’elle ne faisait que copier Nafissatou Diallo. Et puis, j’ai pris du recul sur ce timing, à la lecture de l’info parue hier soir. J’ai vu ce qu’il fallait voir.

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Le premier rôle

D’abord elle devient une vedette série B après le 14 mai. On parle d’elle, mais  c’est Nafi qui a le premier rôle. Tristane annonce qu’elle ne poursuivra pas Dominique Strauss-Kahn, «pour ne pas être instrumentalisée par la justice américaine». Argument abscons, incompréhensible, puisqu’au contraire, si ses accusation sont vraies, elle se donnait une chance d’être entendue au niveau planétaire. C’eût été courageux.

Non, elle reste en retrait. Pendant ce temps Nafissatou Diallo accumule les contre-performances et les mensonges, à un point où l’on peut se demander si elle le fait exprès. Nafi se sabotait, peut-être délibérément, pour faire classer le volet pénal où elle n’aurait pas gagné facilement, peut-être pas du tout, et aller très vite au civil où elle a plus de chances. C’est d’ailleurs à l’époque ce que soutenait son avocat, celui qui faisait le procès dans la rue. Comment ne pas penser à une stratégie?

Début juillet DSK voit la situation se renverser en sa faveur. De victime héroïque, Nafi devient au mieux une affabulatrice. C’est le moment, le premier rôle est libre: Tristane Banon dépose plainte. Et endosse donc ledit premier rôle.

Pendant l’été, on entend son avocat, sa mère, alors qu’elle dit vivre un enfer, agressée moralement. Et l’enfer s’arrête soudain il y a 10 jours. Après DSK, meilleure audience télévisée depuis longtemps, elle reprend l’audience à son compte. Plusieurs apparitions et interviews. On se demandait ce qu’elle avait à dire de spécial à se répéter ainsi. Son histoire, on la connaît. Pourquoi bravait-elle ainsi l’opinion de nombreuses femmes et groupes féministes exprimées sur les forums, qui trouvaient indécente cette exposition médiatique très people pour une éventuelle tentative de viol. Nombre d’entre elles lui demandaient de laisser faire la justice, et lui reprochaient de capitaliser sur elle toute l’attention au détriment des femmes victimes dans l’ombre. Tristane s’en est excusée. Mais elle n’a pas modifié sa stratégie médiatique.

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Promotion

Maintenant on sait ce qu’elle avait à dire. Ou plutôt à annoncer.

Tristane Banon sort un livre le 13 octobre: «Le bal des hypocrites». Quel timing! Quel superbe campagne de promo! Le bon tempo. Attendre un éventuel procès, risquer un classement, elle aurait eu moins d’impact. Grâce à la prestation de DSK elle vient d’avoir une semaine exceptionnelle et elle sait que cela ne se renouvellera pas: elle ne passionne pas les foules, la Tristane. Il fallait donc aller vite. «Le bal des hypocrites». En serait-elle la reine?

Que dit l’Express:

«Selon BibliObs, la journaliste-romancière s'apprête à publier un récit de 126 pages sur la façon dont elle a vécu l'affaire DSK. Elle y expliquera également ce qui l'a conduite à porter plainte contre DSK pour tentative de viol. "Avec une dignité et une sincérité qui forcent l'admiration, elle raconte ici ces six semaines au cours desquelles sa vie a basculé", explique son éditeur. D'après les premiers extraits publiés sur le site de l'hebdomadaire, "Le bal des hypocrites" s'annonce comme un véritable règlement de compte».

Ah, c’est son vécu, et c’est un règlement de compte. Plus besoin de procès alors si elle règle ses comptes toute seule et fait de l’argent avec..

Elle continue:

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«"L'Affaire', c'est juste une vie qu'on a jetée à la poubelle. Seulement ma vie que l'on a cassée comme on déchire un dessin raté. Finalement, ça n'est rien, ou pas grand-chose, mes tripes que des journalistes ont tricotées comme de la laine pour se faire un pull pour l'hiver. De ceux que l'on porte sans se soucier de qui crèvera de froid dehors, sans se soucier de la peine que ça fait, à l'intérieur, de n'être qu'un lapin face aux chasseurs.»

Je n’ai pas vu de vie jetée à la poubelle lors de son deuxième passage chez Ardisson en 2008. Depuis deux semaines son discours s’est précisé: avec DSK «elle avait peur du pouvoir». (Elle a quand-même reconnu l’avoir harcelé pour obtenir cette interview). L’histoire de Banon reprend de plus en plus les mots, les attitudes que l’on connaît chez des victimes de viols. Elle est de toute évidence coachée. J’ai déjà vu cela.

Alors, que son histoire soit vraie ou non, au minimum elle nous aura fait une belle campagne de promo pour pouvoir vendre son bouquin. La guerre commerciale fait rage!

 

Sauf que... le titre Le bal des hypocrites existe déjà:

 

De Thierry Chopin, France-Europe : le bal des hypocrites, Paris, Editions Saint-Simon / Lignes de Repères, 2008.

 

Raaaahhhh.... Damned!