Refondation de l'école : les dindons prennent la parole

Celle qui ne veut être sacrifiée pour Thanksgiving !

/ #276 Re: Re: Re: Re: et les devoirs ?

2012-11-13 16:05

#4: debby du sud - Re: Re: Re: et les devoirs ?

"quand au fait que les instituteurs vont rester "plus longtemps en fait vous resterez comme  maintenant jusqu'à"a  16h30/17h , vous pensiez partir à 15 h ?"

 

Parce que vous imaginez que tous les enseignants "partent" à 17h dernier délai ? :)
(Mais nous sommes d'accord sur l'absurdité, pour l'enfant, de la journée "raccourcie-sans-l'être".)

Tant mieux si les enseignants que vous connaissez peuvent "filer" à 17h... (parce qu'ils le doivent, le plus souvent, plus que parce qu'ils le veulent), mais que sait "le reste du monde" du temps de présence dans l'école dans leurs vie ?

Quel enseignant d'élémentaire travaille moins de 2 heures (efficacité, efficacité !) en plus des 6h devant élèves + 1h de présence obligatoire avant/après les cours (4x15mn) + au moins 1h de réunion par semaine + 2 heures d'aide personnalisée + RDV avec les parents/acteurs sociaux (on en est déjà à au moins 9x4+3 = 39h par semaine (chapeau celui/celle qui parvient à ne faire que ça !), ajoutez quasiment la moitié des "petites" vacances et au moins 2 bonnes semaines des "grandes"...).
(Et si on parlait des classes de découverte - souvent "subies" plus que "souhaitées" - où l'enseignant a la responsabilité des enfants 24h/24 pendant 3, 5 ou 8 jours, sans _aucune_ compensation, et au détriment de l'équilibre familial des enseignants concernés ?)

"Partir à 17h", dans mon cas d'enseignante de Cycle 3 veut donc dire "rentrer à la maison pour terminer/lancer le travail".

On avance des projets de modification des rythmes scolaires, influant nécessairement sur l'emploi du temps des enseignants... Si la journée devant élèves est aussi longue, qu'on y ajoute le mercredi matin... où est le bienfait ?

Idéalement, réduire le temps pour et devant les élèves devrait permettre aux enseignants d'optimiser _à l'école_ le temps de travail _pour l'école_.

Comment considérer qu'il y a amélioration si les enfants restent dans le même cadre "scolaire" aux mêmes horaires que maintenant, en y ajoutant le mercredi.

Si la semaine est à peine aménagée, tout en étant assortie de 3h30 supplémentaires (n'oublions pas les obligations de présence avant/après les cours) impliquant forcément de la préparation (au grand minimum 1h, en "bâclant" les choses...), comment les enseignants, qui manquent déjà de temps, au regard de toutes leurs obligations, vont-il réussir à assurer sereinement la mission qu'ils ont choisie et à laquelle ils tiennent, sans pour autant avoir le désir de se "sacrifier" à la cause ?

Je sais à quoi ressemblera ma semaine avec la mascarade du temps aménagé tel qu'il est prévu : des heures de travail en plus, des dépenses d'essence en plus (1 A/R d'une heure pour 3h30 à l'école, que j'optimiserai en restant 2 ou 3 heures de plus), du temps "libre" en moins.

Or, pour guider/instruire nos/vos enfants, nous avons besoin d'enseignants "vivants", disponibles pour leurs propres enfants, pouvant lire, s'intéresser au monde...
Combien d'enseignants reconnaissent avec tristesse ne pas (pour les jeunes) / ne plus (pour les anciens) avoir le temps de se "poser"? Non pas pour "paresser", mais bien pour connaître ces respirations et occupations qui permettent à tous de s'épanouir et de repartir d'un bon pas, d'aller de l'avant.
(Je rêve d'une manifestation de compagnes/compagnons d'instit' n'en pouvant plus d'avoir l'impression que l'école envahit leur vie également :).)

A force de tirer sur la corde, le résultat ne peut être que dramatique... Aussi bien pour l'enseignant, le personnel de l'école (chères ATSEM !), que pour l'enfant qui n'a pas en face de lui l'adulte disponible qu'il devrait.