Patrimoine palaisien en péril : défendez le quartier de la Bourbillière
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What's a fugazi ? (GDL candidat à la CPS n°2)
2020-07-08 09:39:31Communiqué de presse de l’Association des Amis de la Bourbillière n° 27 – mercredi 8 juillet 2020
What’s a fugazi ?
Grégoire de LASTEYRIE fait campagne pour la présidence de la Communauté Paris-Saclay (2)
Qui n’a pas tendu l’oreille en écoutant Jonny Deep, lorsqu’il incarnait l’agent du F.B.I. Donnie Brasco[1] : infiltré au sein de la mafia italo-américaine, il assenait au mafieux Lefty joué par Al Pacino en parlant du faux diamant que ce dernier tentait de lui refourguer : « that’s a fugazi ». Et de préciser en anglais standard « it’s a fake », « c’est un faux ! ». Le dialecte italo-américain n’est pas courant à Palaiseau mais la cité possède toutefois un beau fugazi. C’est à peu de chose près ce qu’un nombre croissant de Palaisiens doivent penser de leur maire, Grégoire de LASTEYRIE.
Que constatent-ils en effet ? LASTEYRIE leur a été présenté comme un rêve scintillant pour électeur déboussolé par la « vieille » politique : une particule nobiliaire comme gage de distinction dans un univers de vulgarité, un jeune maire à l’écoute et proche des attentes de ses administrés là où règne souvent une pesante verticalité, un volontarisme dynamique exondant un à un les problèmes de la cité d’un puits d’inertie léthargique, agrémenté d’un sens de l’équilibre circonspect entre un conservatisme de bon aloi et un esprit d’ouverture toujours à l’affût des dernières modernités, technologiques notamment.
Mais dans ce monde renversé qui est le nôtre où le vrai n’est qu’un moment du faux, le quotidien des Palaisiens est aux antipodes. L’héritier de la vieille noblesse française s’est révélé sans esprit de noblesse et foule aux pieds quotidiennement les valeurs de ses ancêtres. S’il ne cesse de parler à ses administrés en un babillage permanent, dans ses discours, dans son magazine mensuel, sur son compte facebook et depuis le confinement à travers sa lettre électronique hebdomadaire, ce n’est que pour leur répéter sur tous les tons qu’il est présent tout le temps pour agir beaucoup, vite et bien ; mais dans les faits il n’écoute jamais les doléances ni les arguments qu’on lui oppose et ses collaborateurs se plaignent de son caractère autocrate qui ne suscite pas tant l’adhésion qu’il ne distille la peur. Son dynamisme, purement foncier, s’apparente à de l’activisme forcené : GDL vit par et pour la tractopelle et l’investissement dans le BTP si bien que des agences immobilières s’abattent par dizaines sur la ville comme des nuages de sauterelles affamées, à l’affût de la moindre parcelle à préempter pour construire les cases à lapin améliorées des futurs cadres du Grand Paris. Pour les Palaisiens attachés à leur terre ainsi qu’à leur patrimoine, le « conservatisme » de GDL s’apparente ainsi à une opération proprement révolutionnaire : exit les gens du cru, raus les vieilles pierres, et bonjour à la mélodie du bonheur enregistrée dans les studios du nouveau Conservatoire à Rayonnement Intercommunal érigé sur les ruines d’un quartier historique pré-révolutionnaire contre l’avis des riverains, contre l’intérêt des usagers du futur conservatoire, contre le bon sens urbain, contre la raison hydrographique et contre l’urgence écologique.
Il apparaît alors d’une rigoureuse logique qu’« Agir ensemble »[2] soit le credo de la campagne de GDL pour son élection à la présidence de la CPS. Car s’il est bien une chose dont les Palaisiens savent pertinemment qu’elle lui est rigoureusement impossible, c’est bien d’agir « ensemble », en concertation avec qui que ce soit qui, n’étant en position de pouvoir politique ou économique, lui opposerait des arguments rationnels indiquant qu’il fait fausse route. Les usagers du Foyer Drouillette, les riverains du Parc Chabrol, ceux du quartier de La Bourbillière, de l’îlot Tronchet, de l’îlot Ferrié, et de la future mosquée de Palaiseau peuvent en témoigner tout particulièrement.
Dans notre monde renversé, un homme en responsabilité vivant à ce point dans le faux qu’il n’habite pas même, au sens plein du terme habiter[3], la ville qu’il représente, est-il un faussaire ? Légitime question si l’on veut bien considérer qu’il contribue à fabriquer la réalité factice qui nous entoure. Certains spécialistes répugnent toutefois à ce terme propre à l’ancien monde et préfèrent désormais parler de « sincérités successives ». Ce qui nous amène à nous interroger sur sa prochaine insincérité, en pensant philosophiquement : what next ?
Les Amis de la Bourbillière.
[1] Donnie Brasco, de Mike Newell, 1997.
[2] Grégoire de Lasteyrie, « Agglo Paris-Saclay, agir ensemble », 4 juillet 2020, 3 p.
[3] Martin Heidegger, « Bâtir habiter penser », in Essais et conférences, Gallimard, tell, 1958.
Riverains de la Bourbillière
Election à la CPS : blues ou verrouillage électoral ?
2020-07-07 07:55:24Communiqué de presse de l’Association des Amis de la Bourbillière n° 26 – mardi 7 juillet 2020
Blues verdâtre ou verrouillage électoral carabiné ?
Grégoire de LASTEYRIE fait campagne pour la présidence de la Communauté Paris-Saclay
Demain, mercredi 8 juillet, en début de soirée, les élus de la Communauté de Paris-Saclay (CPS) voteront pour l’élection à la présidence de cette agglomération de 27 communes à laquelle appartient Palaiseau. Samedi 4 juillet, Grégoire de LASTEYRIE a fait acte de candidature à cette présidence qui permettrait à l’édile parisien de régner sur une partie du Grand Paris. Mais GDL veut-il réellement être élu ? Telle sera notre interrogation du jour.
Rappelons d’abord les circonstances générales de cette élection. GDL se présente contre le maire de Massy, Nicolas SAMSOEN. SAMSOEN porte les couleurs de l’Union des Démocrates Indépendants, « le centre droit » de Jean-Louis Borloo, macron-compatible. Grégoire de LASTEYRIE est de son côté affilié au groupe « Les républicains et Indépendants » de la région Île de France, dirigée par Valérie Pécresse, également macron-compatible. Dans les deux cas, ils représentent une fraction majoritaire de « la droite » locale. Compte tenu du rapport de force interne aux élus de la CPS au sein desquels « la gauche » est minoritaire, « la droite » va décider pour une large part de l’issue du scrutin, même si « la gauche » peut choisir de faire barrage à celui qu’elle considère comme le plus nuisible des deux. Savoir, à cette échelle électorale, sur la base de quelles raisons se fera le choix des élus est affaire complexe à laquelle nous ne saurions apporter de lumière particulière : convictions personnelles, postures ou impostures idéologiques, savants calculs d’appareil, promesses d’appui de chacun des candidats aux maires de telle ou telle commune, psychologie et alchimie relationnelles… le monde est divers, les élus nombreux et longue la liste des contingences qui feront l’élection de mercredi. Comme le dit un proverbe oriental, ceux qui savent savent, mais ceux qui ne savent pas ne peuvent pas savoir (comme quoi l’Orient n’est pas si compliqué…).
Le simple citoyen peut cependant raisonner à partir des professions de foi des candidats, qui circulent ici et là[1]. Sur la base de ces petits textes, une étrange anomalie saute aux yeux. Quand on la compare à celle de SAMSOEN, la copie de GDL paraît singulièrement médiocre : GDL traîne la plume pour accoucher de 3 malheureuses pages, rédigées avec ses pieds, confond même « problématique » et « problème », une tare journalistique désormais monnaie courante, et distribue ses mots-clefs recyclés de précédentes harangues sans conviction aucune. La copie de SAMSOEN est autrement structurée, mieux troussée, plus substantielle aussi puisqu’elle fait le double de pages, et se trouve même joliment présentée. Quand GDL monte péniblement à 6/20, SAMSOEN s’assure un petit 14/20 sans trop d’effort. Entendons-nous bien : on ne se prononce pas sur la véracité ni l’exactitude du propos, moins encore sur l’intention et l’honnêteté qui la portent. Plus précisément : côté Palaiseau, on sait qu’elles ne sont pas au rendez-vous ; côté Massy, nous n’en savons rien. Pour le reste, force est de constater : désinvolture et négligence d’un côté, application et implication de l’autre.
On voit tout de suite s’avancer les explications simplistes : SAMSOEN est passé par l’Ecole Normale Supérieure, GDL sort d’HEC, le premier sait écrire, le second en est réduit à s’appuyer sur des communicants mal formés pour écrire à sa place. L’argument nous paraît court, et nous avons cherché à complexifier le scénario. Deux hypothèses, selon nous, se dégagent.
- Première hypothèse, GDL part vaincu. Le spectre des 13 tilleuls qu’il fit sauvagement abattre dans la cour de l’ancienne école Jules Ferry vendredi 12 juin dernier hante les nuits de Lasteyrie, qui sont moins belles que nos jours : un blues verdâtre l’a saisi au plus fort de la bataille, et c’est à reculons qu’il chausse les gants pour se faire cueillir sur le ring à la première reprise.
- Deuxième hypothèse, GDL a déjà tout verrouillé. En « réseautant » comme un forcené, il a verrouillé l’appareil en amont de l’élection ; lors, imbu de sa personne, sûr de lui au-delà de l’imaginable, il envoie cette lettre indigente aux élus en se contrefichant de l’effet qu’elle aura comme de sa dernière chaussette car l’important n’est pas là. La politique, la vraie, c’est le coup de téléphone, la réseautique élitaire et le donnant-donnant. Le reste, c’est du bavardage.
En marge de cette binarité un rien abrupte, on pourrait toutefois imaginer un tiers scénario : ni blues, ni verrouillage, GDL jongle, affolé, entre les rumeurs et contre-rumeurs de remaniement ministériel. On lui avait dit « tu en seras » ! Il a donc lâché la préparation de son élection à la CPS et puis « patatras », il sait qu’il ne sera pas ministre mais espère encore devenir secrétaire d’État ; il faut réseauter de plus belle, re-téléphoner, re-visio-conférencer, se redéplacer, tout en rédigeant en catastrophe son pensum pour la CPS au cas où rien ne viendrait ; et puis c’est l’incident ! Son nègre est tombé dans un cluster COVIDien, intubé, et ne peut plus rédiger. GDL se retrouve seul face à sa feuille blanche… et le cauchemar commence… Les Amis de la Bourbillière.
[1] Nicolas Samsoen, « Paris-Saclay : un projet collectif », juillet 2020, 6 p. ; Grégoire de Lasteyrie, « Agglo Paris-Saclay, agir ensemble », 4 juillet 2020, 3 p.
Riverains de la Bourbillière
Tout fout l’camp !
2020-07-06 10:09:36Communiqué de presse de l’Association des Amis de la Bourbillière n° 25 – lundi 6 juillet 2020
Y’a plus de civisme, y’a plus de vrai maire… Tout fout l’camp ! [1]
Il n’aura échappé à aucun de nos concitoyens le caractère factice qu’a revêtu la vie en général, et plus spécifiquement la vie politique depuis, disons, une vingtaine d’années. Qu’on les approuve ou les réprouve, les hommes politiques de l’ancien monde semblaient infiniment plus réels et humains que ceux du nouveau monde qui nous entoure. D’une manière ou d’une autre et à des degrés divers, ils incarnaient leurs paroles publiques.
Ceux du nouveau monde semblent à l’inverse désincarnés et nimbés d’une facticité permanente : c’est qu’ils se sont eux-mêmes persuadés que la présentation de soi dans les médias et leur univers virtuel constitue l’essentiel du rapport de force politique. Ils font parler d’eux pour exister dans cet univers virtuel et doivent y exister moins pour lutter que pour se montrer en lutte, on ne sait trop contre quoi mais là n’est pas l’essentiel. L’important est désormais de se mettre en marche, plus de savoir où l’on voudrait aller. Comme dans le même temps le niveau culturel des élites et singulièrement celui des élites politiques s’est effondré, le résultat de cette prise de parole politique est souvent désastreux : le tweet mal ficelé remplace la tribune, les post facebook les livres d’opinions, tandis que les tribuns ne sont plus et que les têtes d’affiche doivent lire des prompteurs sur des tablettes parce que, depuis les années 1960, on n’apprend plus la rhétorique dans les écoles de France et de Navarre – nous voulons parler de celle d’Aristote, pas de la bouillie pour chats communicationnelle que BLANQUER appelait de ses vœux lorsqu’il était ministre de l’éducation dans le précédent gouvernement. Comme les personnalités politiques finissent par se persuader que n’existe que ce qui a une existence médiatique, toute manifestation de la réalité qui ne passerait pas par le truchement des médias qu’elles cherchent par ailleurs à contrôler pour maîtriser leur présentation de soi leur est incompréhensible. Quand le réel se rappelle à elles, c’est la débandade : souvenez-vous l’actuel Président de la République enterré dans son bunker élyséen, le pouvoir vacillant devant une de ces frondes populaires dont la France a le secret.
À l’échelle municipale, cela se traduit par l’avènement de nouveaux maires 2.0, des maires hors sol qui ne vivent que par et pour leur communication. Penchons-nous sur un exemple connu des Palaisiens, leur propre maire, Grégoire de LASTEYRIE. On peut raisonnablement dire que sa vie politique est essentiellement virtuelle. Pour la plupart des Palaisiens, GDL est un compte facebook doublé d’un magazine mensuel abondamment illustré de portraits de sa personne et, pour ceux qui ont pris la peine d’y assister, de quelques discours creux pleins de mots-clefs recopiés d’une fois sur l’autre, mais agencés différemment selon les circonstances des événements que son chef de cabinet planifie tout au long de l’année, le tout agrémenté d’un supplément d’âme en l’espèce d’une citation littéraire décontextualisée.
Certes il n’est pas impossible de croiser GDL dans la rue de Paris, de manière impromptue. Plusieurs ont ainsi vu l’édile parisien remonter la rue de Paris, faisant mine d’avoir fait son marché, arborant un fier panier en véritable osier d’où dépassait un magnifique poireau. D’autres se seraient laissés prendre par la minuterie de son luminaire qui, dit la rumeur colportée par les mauvaises langues, lui permettrait de faire croire qu’il est parfois présent le soir dans l’appartement qui lui sert de boite-aux-lettres. Mais là n’est pas l’essentiel : lui-même a sans doute l’impression, en croisant de temps à autre des Palaisiens avec qui il échange un mot ou deux, de ressentir pleinement les attentes de ses administrés en même temps que d’accomplir sa bonne action hebdomadaire, et finalement de prendre pour eux les justes décisions. Tout gouverneur étranger d’une contrée occupée pense qu’il fait le bien de la cité.
Mais lorsque les Palaisiens contestent sa politique de bétonnage et de destruction du patrimoine, au Parc Chabrol, au Foyer Drouillet, à La Bourbillière, à l’îlot Ferrié, à l’îlot Tronchet, autour de la future mosquée, sur le Plateau, lorsque la réalité de ses agissements inconsidérés un temps masqués par le voile médiatique lui revient dans la figure, GDL ne veut y voir que manœuvre partisane : comme les riverains n’ont pas d’existence médiatique, leurs arguments n’existent pas, et c’est donc que des forces adverses cherchent à le déstabiliser. Quand il se rend compte un peu tard que les riverains existent et qu’ils ont de sérieuses raisons de contester sa politique, GDL se révèle incapable de faire ce que tout maire a toujours fait depuis qu’il existe des municipalités : rencontrer les riverains. Contrarié, il retourne à son facebook et trie les portraits de sa personne en train de serrer des mains pour le prochain numéro du Palaiseau mag’.
Dans l’armée, la peur d’affronter la réalité du terrain entraîne une surenchère technologique qui implique à son tour l’impossibilité d’assumer les conséquences réelles des actes guerriers : le conducteur de drones assassinant sa cible depuis son écran du Texas n’a plus aucune idée de ce qu’une mort sanglante représente. Nos maires 2.0 sont un peu comme ces grands adolescents recrutés par l’armée états-unienne au sortir de l’université : des gamers qui, terrorisés par la réalité, terrorisent le monde depuis leur univers virtuel.
Les Amis de la Bourbillière.
[1] Sur l’air de « Tout fout l’camp », de Marcel Mouloudji.
Riverains de la Bourbillière
Le Maire de Palaiseau opte pour une "défense de rupture"
2020-07-03 11:45:26Communiqué de presse de l’Association des Amis de la Bourbillière n° 24 – vendredi 3 juillet 2020
Acculé, le Maire de Palaiseau opte pour une « défense de rupture »
Dans le dernier Palaiseau mag’ (n°247, juillet-août 2020), le Maire de Palaiseau Grégoire de LASTEYRIE et les 29 élus de la majorité répondent aux tribunes des quatre listes d’opposition qui, chacune à sa manière et suivant ses sensibilités politiques, dénonce l’abattage des 13 tilleuls de la cour de l’ancienne école Jules Ferry, et plus largement le choix imbécile d’y implanter le nouveau Conservatoire à Rayonnement Intercommunal (C.R.I.).
Dans sa réponse à verser aux annales de la mauvaise foi, GDL et ses comparses proclament haut et fort que le nouveau conservatoire est « une chance » pour Palaiseau, et qu’aucun problème ne se pose quant au fait de l’implanter sur le site de l’ancienne école Jules Ferry. La dénégation n’est pas pour étonner même si la forme amusera les initiés tant elle procède de l’antiphrase puérile. Passons en revue ce florilège orwellien dont GDL gratifie le lecteur chaque mois depuis l’an de disgrâce 2014, lorsque, souvenez-vous, l’édile parisien endossait son blanc destrier pour chasser le dragon-béton « de gauche », François LAMY, avant de se transformer à son tour, comme dans un conte de fées, en dragon-béton « de droite », tant il est vrai que l’alternance démocratique est un principe auquel le démon de la bétonnière ne saurait lui-même déroger.
Dans son C.R.I., décidément de plus en plus rauque, GDL affirme que « tout » sera « exemplaire sur le plan environnemental ». Dénégation de l’adolescent pris la main dans le sac de la grand-mère qu’il vient de dépouiller : « j’ai rien volé ! ». Un délit écologique, il y a dix ans, n’allait pas chercher bien loin, mais aujourd’hui, les choses se corsent. D’autant que GDL n’y est pas allé avec le dos de la truelle : prix du geste écologique le plus désastreux de l’année pour l’abattage de 13 tilleuls remarquables en période de nidification délivré par une association reconnue par l’Assemblée Nationale ; éradication du seul îlot de fraîcheur d’un quartier ; perturbation annoncée de son réseau hydrographique ; augmentation considérable des embouteillages (donc de la pollution atmosphérique) sur la D117, principale pénétrante de la ville ; et cerise sur le gâteau, une gigantesque verrière qui fera fonctionner les climatisations plein-pot tous les étés. Exemplaire est le mot.
Mais la suite n’est pas en reste, puisqu’on y lit que ce projet « a fait l’objet d’une très large concertation, où tout le monde a pu s’exprimer ». À qui GDL veut-il faire croire qu’un citoyen normalement constitué puisse acquiescer à l’idée de ravager un quartier patrimonial et de dépenser des sommes outrancières pour implanter un conservatoire dans un lieu impropre alors qu’il suffirait d’attendre quelques mois supplémentaires pour l’implanter dans un endroit adapté comme, par exemple, à la Sous-préfecture ? Tout à son Arpège, GDL doit penser que se concerter consiste à jouer du pipeau entre amis mélomanes, et raconter trois salades à ses badauds d’administrés à grands coups de power-point colorés.
Et de continuer sur le même registre : toutes « les études nécessaires en termes de stationnement, de circulation, de sols et de sécurité ont été réalisées ». C’est tellement vrai qu’elles sont introuvables et que lorsqu’on a la chance d’en trouver une, elle démontre les incohérences du projet : l’étude de stationnement confond les places existantes et celles à construire ; l’étude de circulation est aux abonnés absents et le Permis de construire comprend même une objection de la Direction du transport et de la voirie du Département de l’Essonne restée lettre morte ; l’étude de sol a été faite au mauvais endroit ; quant à l’étude de sécurité nécessaire à l’ouverture de tout chantier, GDL pratique sans doute l’humour noir : démarrage du chantier sans palissade avec coupe de tôle au milieu des poussettes, sans arrêté, sans panneau, sans casque, sans gants, sans rien ; ouvriers envoyés découvrir un toit à neuf mètres du sol sur un échafaudage non sécurisé, derechef sans casque, sans baudrier, sans ligne de vie, sans rien ; et le tout à l’avenant.
Comme on le voit, « tout a été fait de manière ouverte et transparente ». Dans ce déni carabiné, les juristes auront reconnu la fameuse défense de rupture que le sémillant avocat Jacques VERGÈS adoptait pour les cas désespérés : nier toute légitimité au jury et récuser en bloc les accusations sans prendre la peine d’y répondre. L’argument que GDL avance pour dénier aux riverains toute qualité de jugement dans cette affaire est de confondre leur démarche avec la « posture politicienne » qu’il attribue aux élus de l’opposition. Pourtant, riverains, élus de l’opposition, anciens élus de sa propre majorité, de gauche, de droite ou du centre, royalistes ou républicains, jacobins, girondins ou montagnards, orléanistes ou légitimistes, anarchistes ou encartés, il appert à toute personne prenant connaissance du dossier que le bon sens est seul en cause : à moins d’être un idiot congénital, un parfait égoïste, ou un fieffé politicard refusant de reconnaître publiquement la bourde monumentale de sa propre tête de liste, on ne peut décemment soutenir ce projet destructeur.
La vraie question n’est donc pas de savoir, comme le dit GDL, si l’on est « pour ou contre » le conservatoire, puisque tous les Palaisiens sont pour, mais si l’on est pour ou contre la destruction d’un quartier patrimonial sacrifié à la campagne électorale d’un édile parisien qui n’attend qu’une occasion pour partir ailleurs.
Les Amis de la Bourbillière.
Riverains de la Bourbillière
Le ping pong des irresponsables
2020-07-02 05:14:57Communiqué de l’Association des Amis de la Bourbillière n° 23 – jeudi 2 juillet 2020
LE PING PONG DES IRRESPONSABLES
Premier set : « C’est pas moi, c’est l’autre ». Mairie de Palaiseau, hiver 2019, la salle des mariages qui nous rappelle en l’espèce la fréquence des divorces : l’architecte du C. R. I., un élu de la majorité et des riverains.
- Les riverains : Pourquoi un équipement aussi surdimensionné sur le site du Ferry impliquant la disparition d’un îlot de fraîcheur en plein centre ville, l’évidement d’un coteau, la disparition d’une place publique et la création de problèmes de circulation et de sécurité sur l’avenue de Stalingrad ?
- L’architecte : Ce n’est pas ma faute, c’est le cahier des charges, je n’ai pas choisi le site.
- Les riverains : Que se passe-t-il si les maisons anciennes du quartier de la Bourbillière se fissurent ou s’effondrent ?
- L’élu : Vous serez relogés, mais ce sera une longue querelle de plusieurs années entre vos assurances et celles des entreprises en charge des travaux.
- Les riverains : Pourquoi faire payer aux assureurs des entreprises du chantier les dommages découlant de la décision imbécile prise par la Mairie de Palaiseau d’implanter le Conservatoire à cet endroit ?
- L’élu : C’est comme ça, les entreprises peuvent ne pas accepter le chantier si elles le souhaitent, la Mairie sera quoi qu’il en soit dégagée de toute responsabilité.
Deuxième set : « Pas vu, pas pris ». L’abattage des tilleuls vendredi 12 juin 2020 de bon matin. Ahuris, les riverains, ainsi que quelques amis des 13 tilleuls, découvrent que le quartier de la Bourbillière est ceinturé par un impressionnant dispositif policier afin de « sécuriser » un abattage en pleine période de nidification – ce qui, rappelons-le, contrevient à la réglementation européenne. D’autant plus ahuris que Grégoire de LASTEYRIE vient de condescendre à leur accorder un rendez-vous sur ces questions trois jours plus tard, ils croient d’abord à une erreur et cherchent bien entendu à parler au « responsable » de l’abattage. Las, ils ne trouvent pour interlocuteurs que des agents de police aussi étonnés qu’eux et tenus, quoi qu’ils en aient, d’exécuter les ordres qui « viennent d’en haut », ainsi qu’un Commissaire qui déclare agir à la demande de l’« entreprise ». Mais où est le représentant de l’entreprise-dont-on-ignore-le-nom et qui aurait le pouvoir de faire se déplacer plus de cinquante policiers pour protéger une coupe à la légalité autant qu’à la moralité discutable ? Aux abonnés absents. La Mairie de Palaiseau, la Communauté Paris-Saclay respectivement décideur du choix du site et grand argentier du projet, absents aussi. Il est vrai aussi que 5 h du matin, c’est acceptable pour le menu fretin policier ou citoyen, mais que c’est bien tôt pour la grosse légume des commanditaires qui au demeurant pouvait éventuellement espérer que l’indignation populaire trouve un commode exutoire en « bouffant du flic » ou de l’élagueur tant qu’on y était ! Comme si le responsable d’une action n’était pas en tout premier lieu son auteur – c’est-à-dire celui qui l’autorise – quand bien même il ne l’exécute pas, a fortiori quand il fait faire le sale boulot par les autres.
Troisième set : « Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? ». Depuis le mercredi 17 juin les ouvriers qui interviennent pour scalper les bâtiments du Ferry évoluent à 9 m de hauteur sans casque, sans baudrier, sans ligne de vie ni protection d’aucune sorte… au mépris de leur sécurité et non sans danger pour les passants puisque des gravats sont jetés sur la voie publique. La Mairie de Palaiseau et la Communauté Paris-Saclay sont prévenues par téléphone, de vive voix, en recommandé avec accusé de réception …, le chef de chantier est prévenu, le commissariat est prévenu… Rien.
Quelles leçons de haute gouvernance retenir de ces torrides parties de ping pong dignes d’une cour d’école dorénavant frappée de calvitie végétale ? Que la politique traditionnellement dépeinte comme un art de la responsabilité a été transformée par nos édiles locaux en un art consommé de l’irresponsabilité grâce à un jeu de poupées russes qui permet au Maire de Palaiseau de se décharger de ses responsabilités sur la Communauté Paris-Saclay qui elle-même pourra mettre en accusation « l’entreprise » (Verdoïa, filiale de Vinci) laquelle pourra s’en prendre à ses sous-traitants qui eux-mêmes pourront pointer les torts de leurs sous-sous-traitants qui en fin de course pourront virer leurs travailleurs précaires qui eux-mêmes, pourvu qu’ils ne s’en sortent pas avec d’autres dommages qu’un boulot perdu, pourront s’en prendre à pas de chance. Où l’on apprend que le VRAI RESPONSABLE d’un chantier imbécile de 13 millions d’euros (sans les dépassements prévisibles) est « Pas de chance » et que ceux qui en feront les frais, en cas de difficultés, sont les sous-traitants qui pourront mettre la clé sous la porte et les ouvriers sur le carreau.
La sagesse des nations toujours honora les individus capables de rendre compte de leurs actions c’est-à-dire de les défendre par le geste et la parole dans toutes leurs conséquences prévisibles. Et parfois même jusque dans leurs conséquences imprévisibles, mais c’est là quitter le strict domaine de la vertu au profit d’un héroïsme qui permet parfois de toucher au divin (et nous en sommes loin). Quoiqu’il en soit tout comportement contraire consistant à fuir ses responsabilités est renvoyé par la décence commune à la lâcheté et à l’inconsistance. Le duc de Saint-Simon écrivit à propos de l’intendant de Basville[1] - préfiguration de GDL ? - qu’il éprouvait pour lui et ses œuvres « un solide petit mépris », car c’est là le seul châtiment dont les hommes d’honneur peuvent punir ceux qui n’en n’ont guère mais possèdent le pouvoir.
Les Amis de la Bourbillière.
[1] Mémoires de Saint-Simon.
Riverains de la Bourbillière
La guerre coloniale s'exporte à Palaiseau
2020-07-01 12:57:19Communiqué de presse de l’Association des Amis de la Bourbillière n° 22 – mercredi 1er juillet 2020
La guerre coloniale s’exporte à Palaiseau
Mercredi matin 8 h 45, le 1er juillet 2020, à la Bourbillière, Palaiseau. L’été s’installe en pente douce, des oiseaux par centaines encore tout désorientés de la destruction de leurs nids tournent comme âmes en peine en quête d’un pied-à-terre, et leur petite musique résonne comme jamais en prélude à la grande symphonie de la vie qui toujours, dit-on, reprend ses droits.
Boum, brrrrr… Boum, brrrr… Boum brrrr… ! Des coups sourds, forts et répétés suivis de vibrations qui font tomber les verres des lavabos chez les plus proches des riverains, et trembler les assiettes tout au long de la rue Michelet … En fait de gazouillis et de tempo bucolique, l’étrange musique ressemble fort au rythme martial de La chevauchée des Walkyries. Une avant-première de la programmation estivale de l’association Arpège à destination des habitants de la Bourbillière ?
Interloqués, les riverains sortent de chez eux pour se retrouver devant un scénario de Francis Ford Coppola. Du haut ce no man’s land qu’est devenue l’école Jules Ferry, un petit Apocalypse Now leur fait face : dans un nuage de poussières projetées depuis le site du futur C.R.I., avec son lot de petits gravats clairsemant le jardin des riverains sis en contre-bas, une machine de guerre tractopelle des blocs de béton après les avoir fait exploser, dans un crissement de fer et d’acier. Ce ne sont pas encore les grosses machines qui creuseront bientôt la cour du Ferry à 9 m de profondeur et qui ébranleront tout le quartier, qui chambouleront les cours d’eau souterrains et entraîneront possiblement glissements de terrain et inondations. Ce n’est qu’une modeste tractopelle qui met à bas un cabanon abritant les anciennes toilettes publiques. Le gros des troupes n’a pas encore débarqué sur le théâtre d’opération et ce n’est là qu’un avant-goût de la bataille patrimoniale sanglante qui se prépare.
Car la guerre asymétrique qu’on nous avait promise aura bien lieu. Quels en sont, d’ores-et-déjà, les protagonistes ? Il faut toujours, disent les grands penseurs du Politique, savoir nommer son ennemi, non pas l’adversaire personnel auquel on aurait des raisons privées de s’opposer mais l’ennemi public qui constitue une menace manifeste pour la communauté à laquelle on appartient[1]. Les faits, en l’espèce, parlent d’eux-mêmes : c’est en effet à la faveur de cette guerre coloniale livrée tambour battant par le parachuté parisien Grégoire de LASTEYRIE contre le bien commun des Palaisiens que nous avons reconnu notre ennemi, notre Lieutenant-colonel Bill Kilgore à nous, commandant de la cavalerie tractopellée envoyée détruire le quartier patrimonial de la Bourbillière.
Les anciens traités de polémologie conseillent en outre d’apprendre à bien connaître son ennemi. Ce « fou de guerre » des chantiers coloniaux du Grand Paris serait affecté, dit-on, d’une perversion particulière : érotomane de la petite et de la grande truelle, dont il aurait même une collection personnelle, dangereusement affriolé par la tractopelle, il ne jouirait dit-on que de l’odeur du gazole versé au matin blême dans le moteur d’une machine de démolition, le cœur enflammé à l’idée de malmener quelques nouveaux nhà riêng[2].
Certes il n’est plus de nhà quê[3] à Palaiseau, GDL n’use pas de napalm et ne porte pas encore de chapeau de cow-boy, et surtout nous ne saurions nous réclamer de la force morale du Việt-Cộng parvenu à faire ployer la première armée coloniale du monde. Mais, toutes choses étant égales par ailleurs, nous lutterons nous aussi contre l’envahisseur en déclarant dès aujourd’hui que si la victoire advenait nous ne répéterions pas les erreurs de nos frères d’armes vietnamiens : il n’y aura pas de camp de concentration pour les supplétifs des armées d’occupation, nous voulons parler des quelques Palaisiens qui, par faiblesse ou croyant naïvement aux promesses électorales, ont choisi de servir GDL et ses troupes coloniales, contribuant par la même à détruire la « petite patrie » de leurs ancêtres.
Allons même plus loin : nous ne recherchons ni la mort de nos adversaires ni la guerre civile, mais simplement le retour à la raison politique. Peut-on toutefois raisonner un édile parisien dont le cœur s’enflamme à la simple vue d’une tractopelle ?
Les Amis de la Bourbillière.
[1] Carl Schmitt, La notion de politique. Théorie du partisan, Paris, Flammarion, Champs classiques, 1992.
[2] En vietnamien : « maison, résidence ».
[3] En vietnamien : « paysan ».
Riverains de la Bourbillière
Excellente vidéo sur l'abattage des tilleuls et le projet du C.R.I
2020-07-01 08:49:52Riverains de la Bourbillière
I have a dream, a green-grey dream
2020-06-30 13:46:34Communiqué de presse de l’Association des Amis de la Bourbillière n° 21 – mardi 30 juin 2020
I have a dream, a green-grey dream
Quand le Maire de Palaiseau rêve votre vie
2030 ! Le maire de Palaiseau Grégoire de LASTEYRIE entend gouverner notre cité jusqu’en 2030, si d’ici là de hautes aspirations ne l’appellent pas à gravir les marches d’une institution plus prestigieuse à ses yeux que celles d’une marge du Grand Paris.
C’est ce que laissait entendre l’édile parisien dans un numéro hors-série de son magazine mensuel, paru en 2019[1]. En une quinzaine de pages, il invitait le lecteur à plonger dans le futur palaisien. Un futur entièrement lasteyrisé, c’est-à-dire immergé dans une solution aqueuse vert de gris, faite de « haute technologie » grise et de « cadre de vie » vert, dans laquelle la première ferait lien avec le second nonobstant une phraséologie hasardeuse, tant on ne sait ce que « le défi réussi du lien entre haute technologie et cadre de vie » peut vouloir dire.
Une bande dessinée de quatre pages se chargeait heureusement de nous faire un dessin. Les deux premières pages disent tout. Un jeune homme dont rien n’indique qu’il est originaire de Palaiseau prend son café, cultivé lui à Palaiseau, puis passe par la « Place de la gare du centre-ville » avant d’accéder au Plateau par un escalator bordé de roses, en 5 minutes de roulis. Parvenu rapidement dans la France d’en haut, le jeune homme enfourche une trottinette électrique en accès libre pour rouler derechef sur une piste bordée d’arbres (des tilleuls ?), et se rendre à la station « Palaiseau Plateau » de la ligne 18, pour y retrouver sa bonne amie venue de Paris, skate électrique sous le bras. Roulant cette fois de conserve, le jeune homme accompagne sa bonne amie à la Sous-préfecture, où elle vient d’être nommée, tandis qu’il va prendre sa classe de physique au Lycée international, bilingue bien sûr, avant d’enchaîner sur ses recherches dans un laboratoire universitaire adjacent, dans lequel il met au point un robot, ou peut-être, un cyborg.
Un couple de Parisiens appartenant aux catégories sociales supérieures – un cadre de la préfecture et un enseignant-chercheur – évoluent dans un univers High Tech clairsemé de parterres ou de toits végétalisés. La sillicon valey repeinte en vert pour des gens d’ailleurs. Dans ce paradis à construire, les Palaisiens n’ont pas leur place, sauf à penser qu’ils auront été d’ici-là entièrement remplacés par une population parisienne à forts revenus œuvrant dans les métiers en pointe de la mondialisation. Ces derniers ne seront d’ailleurs pas bien lotis pour autant : il ne sera plus question pour eux de se ré-enraciner dans des lieux chargés d’histoire et lestés de vieilles pierres, puisque, pour les faire venir en masse, on les aura préalablement parqués dans des HLM de luxe érigées sur la ruine des quartiers historiques et du bâti patrimonial de Palaiseau, définitivement recouverte par le voile criard et fluorescent d’une smart city all inclusive (sic !). Rendez-vous dans dix ans pour savoir si ce rêve libéral 2.0 voué à remplacer le tout de la société palaisienne par une de ses parties après en avoir sapé les bases en détruisant l’habitat ancien qui fonde en droit comme en histoire la cité aura eu raison du réel.
Dix ans ?! On se demande, perplexe, quels palaisiens ayant grandi à Palaiseau, parmi les membres de son équipe rapprochée, ou les élus de sa bannière, ou encore les élus de l’opposition, mais aussi et peut-être surtout parmi les employés municipaux, pourront supporter longtemps pareille singerie ! GDL lui-même tiendra-t-il la distance face aux tensions qui s’accumulent contre sa gestion désastreuse de la Ville, à grands coups de chantiers immobiliers destructeurs (le C.R.I. du Ferry, l’îlot Tronchet, le Parc Chabrol, l’îlot Ferrié) ? Justement, il la tient : ce lundi soir du 29 juin dernier, il a tenu son conseil municipal à distance, pour éviter d’avoir à soutenir le regard des Palaisiens en séance publique. C’est peut-être là une clef de sa longévité : ne pas être là, résider dans une boîte aux lettres, administrer par téléphone et par visio-conférence des habitants que l’on rencontre le moins possible. Se transformer en maire courant d’air est sans doute la meilleure manière d’être supporté par ses prochains.
En somme, tout le monde serait d’accord pour que GDL s’évapore dans les nuées gouvernementales à l’occasion d’un prochain remaniement. Comme le niveau des ministres et secrétaires d’État s’est écroulé en même temps que celui de l’enseignement[2], aucun obstacle ne s’oppose à cette solution qui satisferait tous les Français. D’autant qu’élevé à ce niveau d’incompétence, GDL deviendrait probablement inoffensif. Vivement le 14 juillet !
Les Amis de la Bourbillière.
[1] Palaiseau mag’ Hors-série, mai 2030, n°345. Plongez dans le futur. [2019]
[2] Jean-Claude Michéa, L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes, Paris, Climats, 2009.
Riverains de la Bourbillière
Assemblée écologique et sociale, ce dimanche 5 juillet
2020-06-30 11:36:31
- Présentation (très) brève de chaque groupe/ collectif
- Débat ciblé sur les intentions et ambitions de ces Assemblées
- Choix des thématiques à aborder dans la deuxième partie de la journée
- Pique-nique tiré du panier
- Discussion en ateliers / petites assemblées sur les thématiques retenues le matin puis restitution en plénière
- Debrief en plénière
- Discussion sur la suite à donner à cette première assemblée et modalités d’organisation.
- Mot de fin.
- Organisation d’un protocole d'urgence, rapidement opérationnel et facilement mobilisable pour apporter du soutien à un collectif à un moment crucial de la lutte (en cas d'arrivée subite des bûcherons par exemple)
- Organisation de formations locales (formations à la désobéissance civile non-violente, procédures légales de recours, règles municipales, aux droits des personnes, etc)
- Communiquer efficacement avec le grand public
Riverains de la Bourbillière
Palaiseau mag' ou la culture du narcissisme
2020-06-29 11:16:03Communiqué de presse de l’Association des Amis de la Bourbillière n° 20 – lundi 29 juin 2020
Sur un classique de la littérature juvénile
Palaiseau mag’ ou la culture du narcissisme
Nos anciens le disaient déjà, on ne lit jamais trop les classiques. Ils nourrissent l’esprit, l’affûtent, l’entretiennent. Certes, il y a classiques et classiques, car il en faut pour les différents âges de la vie : classiques pour grands, classiques pour enfants, et entre les deux, classiques pour adolescents. C’est sur cette dernière littérature que nous allons nous arrêter aujourd’hui.
Prenons le joyeux Palaiseau mag’, ce fleuron de la littérature pour âmes juvéniles. Chaque mois, il informe qui s’en soucie des faits et gestes du Maire de Palaiseau Grégoire de LASTEYRIE. Ce jeune édile fraîchement émoulu d’une école de commerce avait été comme on s’en souvient dépêché en 2014 par une écurie parisienne pour faire ses armes électorales à Palaiseau. C’est le récit illustré de cette aventure trépidante qu’a choisi d’offrir la petite équipe du Palaiseau mag’ à ses lecteurs. D’une ligne graphique agréable, sans « prise de tête » excessive, Palaiseau mag’ renseigne juste ce qu’il sied des agissements du maire : ni trop ni trop peu. Surtout, il a l’intelligence d’incarner le propos par une imagerie personnalisée : celle d’un maire jeune, souriant, dynamique et proche des gens, dans lequel un lectorat jeune d’esprit se trouvera toujours flatté d’avoir à se reconnaître.
Prenons un numéro au hasard, le 230, paru en novembre 2018. Le récit de la chronique municipale parvient à tenir le lecteur en haleine au moyen d’une suite d’images photographiques représentant le maire en action et qui en constitue comme le fil d’Ariane. Ainsi saisi par l’image, le lecteur vit ou revit d’autant mieux les événements notables du mois passé : le postérieur de GDL s’essayant à gravir un mur d’escalade, GDL debout sans cheveux sur la tête à côté de Jean-Louis Borloo assis se grattant les cheveux, GDL en tout petit pris de très loin lors de la cérémonie de bienvenue aux nouveaux Palaisiens, GDL en contre-plongée échangeant on ne sait quoi sur l’article 72 de la Constitution avec le juriste palaisien Bernard Chantebout, GDL de profil ceignant son écharpe municipale pour rendre un hommage appuyé à un ancien maire de la ville, GDL cette fois sans veste au Café du maire, GDL devant l’écran de Cinépal, GDL inaugurant un gymnase, GDL avec les pompiers, GDL devant le théâtre de la passerelle coupant un ruban. Et toujours le sourire aux lèvres, l’optimisme affiché, le corps en mouvement, incarnant à la perfection ces nouvelles élites en mouvement qui vont toujours et encore de l’avant, certes pas sans reproche mais quoi qu’il advienne sans peur du mur qui s’approche.
Mais l’on sait la critique littéraire acerbe. Palaiseau mag’ en mains, certains commentateurs hurlent à l’imposture et lui récusent la qualité de chronique. Ce ne serait là que fiction municipale, tant le récit proposé au lecteur s’éloignerait de la réalité des faits. N’étant pas versé dans ces matières ardues, on se contentera de faire remarquer aux gens de lettres que si fiction il y a, on serait alors mieux venu de parler d’auto-fiction. L’ours du Palaiseau mag’ n’indique-t-il pas le nom de GDL comme Directeur de la publication ? Ce serait en définitive beaucoup moins un problème littéraire qu’une grave question sociétale posée au lecteur : le Palaiseau mag’ ne serait-il pas une expression palaisienne de ce virus mondialisé qu’est « la culture du narcissisme » abondamment décrite par les spécialistes ?[1]
Reste que nous ne pouvons entièrement suivre la thèse de la fiction, fut-elle de l’auto-fiction. Force est en effet de reconnaître que, parfois, Palaiseau mag’ distille quelques atomes de vérité. Prenons le dossier consacré au projet d’implanter un nouveau Conservatoire à Rayonnement Intercommunal sur le site de l’ancienne école Jules Ferry publié dans le même numéro 230. Que dit-il : « Un choix a fini par s’imposer. Après une phase nécessaire de concertation et de définition des besoins avec la direction du conservatoire, les élus municipaux et communautaires, ainsi qu’Arpège, association de parents d’élèves du conservatoire […], le site de l’ancienne école Jules Ferry […] a été retenu pour accueillir le nouveau conservatoire ». Dans ce passage intéressant sous forme d’aveu quant au processus ayant abouti au choix aberrant du Ferry, contesté par un nombre croissant de Palaisiens, on retiendra que la « concertation » s’est faite sans les riverains. Ce qu’on ne saurait sérieusement contester.
Les Amis de la Bourbillière.
[1] Christopher Lasch, La culture du narcisssime, Paris, Champs Essais, 2006.
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