Ne laissons pas brader la santé des femmes


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2014-01-31 18:26

L'évolution du statut des sages-femmes vers davantage d'autonomie risque de "déstructurer" les salles d'accouchement alertent des médecins hospitaliers et le syndicat national des gynécologues et obstétriciens.
Voilà une information qui n'est pas de nature à apaiser les sage-femmes, en grève depuis trois mois pour obtenir une revalorisation de leur statut. A la veille d'une nouvelle réunion sur ce sujet au ministère de la santé, cette "mise en garde " des médecins contre l'autonomie des sage-femmes risque de passer pour très hostile.

En substance, les deux communiqués, l'un émanant de cinq intersyndicales de praticiens hospitaliers (SNAM-HP, INPH, CPH, CMH, Avenir Hospitalier), l'autre du syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) souhaitent alerter sur la mise en danger des patientes si les sage-femmes accèdent au statut de praticien hospitalier - celui des médecins qui travaillent à l'hôpital.

Le communiqué des cinq intersyndicales de praticiens hospitaliers commence doucement, pointant les " tensions délétères" que l'absence de reconnaissance des sages-femmes induit dans les salles d'accouchement. Mais dans un deuxième temps il enfonce le clou en affirmant que rendre les sage-femmes plus autonomes (comprendre, vis à vis des médecins) ferait courir des risques aux femmes en train d'accoucher. En cas d'accouchement à risque, "c'est le rassemblement d'équipes soudées autour de protocoles partagés qui permet de maintenir la sécurité des parturientes" écrivent les 5 intersyndicales.

La qualité du suivi gynécologique mise en cause

De son côté, le syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) "entend alerter les pouvoirs publics sur les conséquences des dérapages dans la pratique de certaines sages-femmes". "L'autonomisation des sages-femmes, porté (sic) par le climat d'effervescence actuel, ne peut se faire au péril des patientes. C'est pourtant le cas si les sages-femmes dévient vers le suivi gynécologique au-delà de la physiologie à laquelle se limitent leurs compétences", estime le syndicat. Selon lui, "de différentes régions remontent des accidents, par exemple après pose inadéquate de stérilet, non diagnostiquée par les sages-femmes". L'information sur les compétences des sages-femmes ne doit pas laisser croire qu'elles "peuvent en toute sécurité, assurer le suivi gynécologique au même titre que les docteurs en médecine", assène encore le Syngof, en oubliant de rappeler que le législateur a, en 2009, élargi les compétences des sages-femmes au suivi gynécologique de prévention et à la contraception.