PÉTITION BERGER BLANC

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/ #5315 À BLACK le MARTYR et tous les animaux qui souffrent ... nos coeurs et notre âme avec vous ...

2012-02-10 03:50


BLACK le MARTYR

C’était un beau chien de chasse
Qu’une haine féroce pourchasse.
Plutôt que de s’en démettre,
Parce qu’il n’a pas de nez,
Par son ignoble maître
Se trouve emprisonné.

Pas un jour de bonheur,
Avec ce nouveau maître,
Mais rien que du malheur.
Que pensent ses ancêtres ?

Comme il n’avait pas de flair,
Se transforme en tortionnaire.
Dès lors pour le punir,
L’encage sans avenir
Dans ce sombre appentis,
Trop petit cagibi.

Il restera trois ans
Enfermé là-dedans.
Une fente dans une lucarne
Laisse passer quelques déchets,
Nourriture : mauvaise carne.
De quoi, juste, subsister.

Quelle terrible torture
Que vivre dans les ordures,
Les odeurs pestilentielles.
« J’aperçois un coin de ciel »

Massacré par un être infâme,
Torturé par un être sans âme.
« Ai-je donc fais quelque chose de mal,
Moi, qui ne suis qu’un animal ? »

« J’aimerais voir la Nature
Je voudrais voir la verdure ! »
« Oh ! Mon maître, laisse-moi sortir,
Oh ! Mon maître, fais-moi courir ! »
« M’fais pas mourir,
Laisse-moi partir »

Quelle incroyable souffrance,
Que, de soif, mourir,
Se sentir pourrir
En ce joli coin de France.

Tant de cruelle rancœur
Emane de l’être sans cœur.
N’a connu que trahison
Commis par l’humain félon.

Et pour son malheur,
Comme les gens ont peur,
Dix longs jours d’agonie
Avant que cesse la vie.

Pas besoin d’être un croyant
Pour se cacher sous une toile :
Demandez à l’habitant
Du p’tit village de Ponthoile.

Il hurle son désespoir :
Longtemps crie dans le noir.
Sans amour, point d’espoir,
Sa vie : au laminoir.

Gêné par tant de bruit :
« Il braille toutes les nuits »
Le riverain ulcéré
Va, enfin, téléphoner.
Appelle la gendarmerie,
Ameute la cavalerie.

Elles arrivent au petit matin …
Mais c’est trop tard pour le mâtin.

C’était un beau Braque,
Qui s’appelait Black.
C’était un pauvre martyr
Qui ne voulait pas périr.

Là-haut, il est une nouvelle étoile.
Que jamais l’oubli ne jette son voile.

Henri Cossini Le Niétrec

Mars/avril 2011