Pour une alimentation plus locale et durable à Nassogne

Nous, un groupe d'habitant·es de Nassogne, demandons à la commune d'agir pour une alimentation plus locale et durable. À cet effet, nous avons préparé un Mémorandum qui a été soumis aux candidat·es aux prochaines élections communales.

En septembre, un débat électoral public aura lieu à la Maison rurale autour de nos propositions. Pour donner à notre démarche le plus d'envergure possible, nous appelons tous les citoyens et citoyennes qui la soutiennent à marquer leur appui par une signature. Vous trouverez le texte complet du Mémorandum ci-dessous.  En parallèle, un autre groupe d'habitant·es de Nassogne a envoyé une interpellation au Collège et au Conseil communal de Nassogne afin de rendre l'approvisionnement des cantines scolaires de Nassogne plus locale et durable. Nous vous invitons également à soutenir leur démarche ici : https://www.petitionenligne.be/pour_des_cantines_scolaires_plus_locales_et_durables_a_nassogne.

Ces deux actions ont été impulsées par la Caravane de la Souveraineté alimentaire, un projet coordonné par des coopérateur·ices de La Mauvaise Herbe.

 

Lettre ouverte aux candidat·es aux élections communales 2024

Vers une alimentation locale et durable à Nassogne

Nous, habitants et habitantes de Nassogne, souhaitons attirer votre attention sur les questions qui touchent à l’alimentation dans notre commune :  sa provenance, sa qualité et sa durabilité, sa distribution, son équité, son accessibilité et ce, dans le cadre des compétences communales.

Les défis sont gigantesques. Nous vous rappelons ainsi qu’en Wallonie :

- Environ 68% des agriculteur·ices seront à la retraite d'ici 2030 et 80% d'entre eux n'ont pas identifié de repreneur·ses. Si nous voulons maintenir le nombre de fermes actuel (12.000), c'est 4.000 nouveaux projets d'installation qu'il faut accompagner tous les ans[1]. 

- Ce manque de repreneur·ses contribue à l'accroissement de la taille des fermes et à l'accaparement des terres par des acteurs disposant de plus gros capitaux.

- Le prix moyen de la terre a quadruplé depuis 40 ans, en totale déconnexion avec ce que la production de nourriture peut rapporter ; le prix du foncier est le principal frein à l’installation de jeunes agriculteur·ices. 

- Le rythme et les méthodes d’exploitation épuisent les terres agricoles wallonnes. En 50 ans, elles ont perdu 20% de leur teneur en matière organique, pourtant indispensable au maintien de la fertilité et à la prévention des risques d’érosion.

- La majeure partie de la nourriture consommée par la population provient d’un système où l’industrie agro-alimentaire, les centrales d’achat, la grande distribution et les marchés agricoles mondialisés jouent des rôles dominants. Cette réalité a des conséquences sérieuses sur notre santé, sur l’accès à une alimentation de qualité pour tous et toutes, sur notre souveraineté alimentaire, sur la biodiversité dans nos campagnes, sur nos émissions de gaz à effet de serre, sur le bien-être animal et sur la persistance d’une agriculture paysanne génératrice d’emplois et rémunératrice pour les producteur·ices.

- Les fermes sont de plus en plus impactées par les changements climatiques et la limite de nombreuses ressources, qu’elles soient énergétiques, hydriques ou minérales, et dont l’utilisation par le monde agricole a fortement augmenté depuis la seconde guerre mondiale. Le modèle agricole dominant, qui fut révolutionnaire et productif, n’est pas durable. Il nous rend très vulnérables.

Pour toutes ces raisons, nous pensons qu’une transformation de notre système alimentaire est urgente et indispensable. L’ignorer serait extrêmement préjudiciable aux générations futures, à nos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.

Si des décisions essentielles doivent se prendre à l’échelle régionale, nationale et internationale, de nombreuses actions peuvent être mises en place au niveau communal, complémentairement aux politiques déjà menées sur notre territoire. La commune de Nassogne disposant de leviers non négligeables, nous aimerions qu’elle devienne un territoire exemplaire.

Voici quelques actions que nous vous invitons à prendre :

1) Mettre l’alimentation au cœur de la réflexion communale et supra-communale, et définir une vision de l’agriculture et de l’alimentation via :

- La création d’une compétence échevinale spécifique à l’alimentation durable et aux circuits courts, notamment en lien avec les nouvelles actions du GAL Romana et plus spécifiquement du projet RomanALIMENTerre (approvisionnement des cantines scolaires en produits locaux, création d’un Conseil de politique alimentaire, sensibilisation des enfants).  

- L’inscription d’objectifs à l’horizon 2030 en matière d’alimentation saine et locale et leur traduction en actions opérationnelles dans la Déclaration de Politique Communale et le Programme Stratégique Transversal. 

- Une régie communale dédiée à la gestion du patrimoine foncier et à la restauration collective. 

- Des processus de concertation avec les producteur·ices locaux·ales, entre autres au sein du Conseil de politique alimentaire projeté par le GAL Romana.

- La création de budgets participatifs dont une proportion serait directement liée à la transition vers des systèmes alimentaires durables à Nassogne. 

- La réalisation d’une enquête publique sur le souhait et les possibilités locales de production et d’approvisionnement alimentaire. 

- Le lancement de projets-pilotes inspirés par le concept de sécurité sociale de l’alimentation (https://www.collectif-ssa.be/creassa). 

2) Sur la base d’un inventaire approfondi des terres agricoles appartenant à la commune et au CPAS, élaborer une politique de gestion de ces terres afin de préserver leur fonction nourricière avec les priorités suivantes[2] :

- Maintien du caractère public de ces terres. 

- Aide à l’installation de jeunes agriculteur·ices et au maintien de petites et moyennes fermes dans le cadre de contrats stables et de long terme ou en créant des espaces-tests.

- Attribution du bénéfice de ces terres à des agriculteur·ices actifs. 

- Soutien aux productions nourricières dont bénéficient les populations locales et/ou les collectivités de proximité.

- Lutte contre l’érosion/les inondations et maintien de la fertilité des sols (via des pratiques agricoles soutenables, l’installation de haies, etc.).

- Préservation de la biodiversité.

- Invitation aux fabriques d’église, et tout autre organisme public disposant de terres agricoles sur le territoire de la commune, à agir dans le même sens et ce, avec le soutien de la commune.  

3) Faire le choix d’une alimentation qui tend vers le 100% circuit court, sain et de qualité différenciée (bien-être animal, suppression des intrants chimiques de synthèse, réduction du travail du sol, etc.), de préférence  bio[3], pour les repas servis dans les crèches, les écoles et ceux du CPAS, en adaptant les cahiers des charges des marchés publics grâce à l’appui de structures d’accompagnement telles que Manger Demain ou le Collectif Développement Cantines Durables, et en s’assurant du respect de ces cahiers des charges.  

4) Soutenir significativement l’alimentation durable et locale sur le territoire communal, en lien avec les territoires voisins, ainsi que le développement des réseaux de distribution en circuit court, avec un souci particulier pour les produits qui proviennent d’une agriculture de qualité différenciée (bien-être animal, suppression des intrants chimiques de synthèse, réduction du travail du sol, etc.) via :

- L’amélioration de l'accessibilité de ces produits. 

- Le développement d’infrastructures de stockage et de transformation. 

- Le soutien aux commerces de produits locaux et aux producteur·ices locaux·ales dans les marchés et autres événements communaux. 

- La co-construction d’une vision économique supra-communale favorisant les producteur·ices locaux·ales.  

5) Faire du CPAS un réel acteur de changement en matière d’agriculture et d’alimentation durable, entre autres via :

- L’élaboration d’un plan d’action sociale qui articule les missions du CPAS avec la politique de gestion des terres agricoles publiques. 

- Les repas servis aux bénéficiaires du CPAS. 

- Des projets d’insertion socio-professionnelle liés à la production alimentaire. 

- La distribution de chèques alimentaires permettant aux personnes dans le besoin de faire leurs courses dans les commerces locaux.  

6) Adopter une politique urbanistique claire permettant de :

- Décourager le hors-sol agricole intensif en refusant les permis d’installation et d’agrandissement de ces structures. 

- Protéger les terres nourricières de l’urbanisation et les affecter uniquement à une utilisation agricole alimentaire. 

- Cesser l’artificialisation des sols et le changement d’affectation des terres agricoles. A l’inverse, faire en sorte que les terres agricoles affectées en « terrain à bâtir » repassent en terre agricole au plan de secteur.  

7) Assurer le respect de zones sans pesticides près des écoles et habitations.

8) Cartographier les potagers/vergers partagés et communiquer davantage sur leur existence afin de les revaloriser.  

9) Développer des actions d’éducation, particulièrement dans les écoles.  

10) Mettre en place des événements qui permettent la rencontre entre les producteur·ices, transformateur·ices, restaurateur·ices et consommateur·ices afin de favoriser des collaborations durables et pérennes et le développement du commerce des produits locaux.  

 

[1] Tous ces chiffres proviennent de Terre-en-Vue.

[2] Ces priorités s’inspirent du plaidoyer et du travail d’accompagnement mené par Terre-en-Vue auprès des propriétaires terriens publics : https://terre-en-vue.be/presentation/terres-publiques.

[3] Ou équivalent garanti par un système participatif de garantie plutôt que le label bio.

 

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